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Le monde peut être stressant. C'est pourquoi nous avons dressé ici une série de photos mettant en scène deux policiers qui tentent de capturer des chèvres qui erraient dans le village de Gosseldange. Drame, suspense, action, émotions réelles - et des chèvres. Voilà, chers lecteur·rice·s, le journalisme dont le monde a besoin aujourd'hui.
« Elle n'a vraiment pas envie de rentrer chez elle », gémit le policier. Le masque ne peut cependant pas cacher son sourire. La folle poursuite au pas à travers les terrasses, chantiers, haies et clôtures dure une bonne heure. Les fugitifs : deux chèvres. Alors qu'une s'est volontairement retirée derrière sa clôture, l’autre est encore en pleine fuite. Depuis plusieurs mois, les rues de Gosseldange, au cœur du pays, leur appartiennent. Même si les grands immeubles d'habitation ont commencé à envahir le petit village, celui-ci conserve un air rural. Un troisième policier est venu en renfort. Il observe ses collègues qui essayent d’attraper la chèvre. « Ce n'est rien encore. Avant, on devait attraper les vaches ici. » Les grandes guerres de gangs dans les rues du village semblent être terminées. Les vaches se font rares. Aujourd'hui, seuls les deux fugitives détruisent des bandes de tulipes et de roses pour rappeler aux habitant·e·s où ils·elles se trouvent : dans la campagne. Sur leurs terres. Ce n'est qu'avec l'aide d'un travailleur qui s'y connaît un peu en animaux que l'animal fugueur a été appréhendé, qu'on lui a mis des harnais… pour la ramener au pâturage, mi-courant, mi-assis.
« Je n'aurais vraiment aucun problème à ce qu'elles courent partout. Si elles n'ont pas mangé mes citrouilles dans le jardin », dit Mich en reconstruisant la clôture à poules dans laquelle une des chèvres s'est coincé en évitant les policiers. « La clôture autour du champ a en fait été réparée il y a quelques mois, mais les animaux ont appris à ramper en dessous ». Il y a moins de deux semaines, un automobiliste, à qui l'une des chèvres bloquait le passage, avait tenté sans succès de l'attraper. Ce qu’il avait prévu de faire après l’avoir attrapé n’est pas très clair. Personne n'a pu nous dire qui a prévenu la police lors de cette dernière tentative d'évasion. Les chèvres aventureuses sont connues auprès des services de contrôle des animaux et de la police depuis un certain temps. « Mais l'homme qui les possède est très âgé et ne semble plus vraiment pouvoir s'en occuper… Il est très attaché aux animaux », confirme l'un des policiers. Le service de protection des animaux était déjà sur place l'été dernier. Après cette escapade, les deux policiers ont de nouveau informé le propriétaire des animaux afin de pouvoir garantir leur sécurité.
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