L’écourtage systématique de la queue des porcelets est interdite dans toute l'UE depuis près de 30 ans. Mais la réalité dans les porcheries est différente. L'objectif de l'Administration des services vétérinaires (ASV) est de n'autoriser à l'avenir cette intervention par le biais de la sensibilisation que dans des cas exceptionnels. Est–ce que cela se passe ainsi ?
Moins de deux secondes s'écoulent avant que l'intervention ne soit terminée. La découpeuse à chaud a sectionné environ un tiers de la queue du porcelet et refermé la plaie. Ce qui semble douloureux ne semble guère affecter le porcelet de quelques jours, du moins vu de l'extérieur. Peu après, il gambade à nouveau parmi ses congénères, comme si de rien n'était.
Pourtant, bien que la caudectomie systématique de la queue des porcs soit interdite dans l'UE depuis le début des années 1990, cette pratique est encore largement répandue dans la plupart des États membres. Il ne manque pas de preuves (voir infobox). En octobre 2013, la Commission européenne a par exemple confirmé dans une prise de position que « la coupe de la queue est une pratique très répandue dans l'UE ». Dans sa réponse à quelques pétitions reçues par le Parlement européen, elle a toutefois considéré que les États membres de l'UE étaient en premier lieu tenus de veiller à « l'application correcte du droit de l'Union ». Elle a également fait référence aux « instruments efficaces dont ils disposent pour imposer des sanctions ». Trois ans plus tard, l'organe exécutif a publié une recommandation et mené des actions de sensibilisation, qui n'ont eu que peu de succès. La commission a également invité les États à mettre en œuvre des plans d'action « d'ici janvier 2018 ».
Du point de vue du secteur porcin conventionnel, la section partielle est indispensable pour éviter le grignotage de la queue, qui forme un trouble du comportement. En effet, cela peut se solder par un bain de sang chez les animaux à tendance cannibale. Les élevages parlent d'un travail désagréable dont ils préféreraient se passer. Aussi parce qu'il faut du temps et de l'argent pour effectuer cette intervention sur des centaines d'animaux par mois, en fonction de la taille de l'exploitation. Dans leur logique, la coupe est une intervention préventive qui, en fin de compte, contribue même à l'intérêt du bien-être animal. En effet, une queue mordorée est une condamnation à mort pour l'animal. Bien sûr, tout le monde n'est pas de cet avis. Les défenseur·se·s des animaux, par exemple. Mais il y a aussi des voix dans le monde scientifique qui considèrent la coupe de la queue comme une intervention douloureuse.
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