Un droit au deuil périnatal
Par Laura Tomassini, Lex Kleren Changer en allemand pour l'article originalCombien de temps de deuil vaut la mort d'un enfant ? C'est la question que se posent les différents gouvernements depuis des années. La réponse actuelle est cinq, si l'enfant est encore mineur. Dans notre pays, les parents ne bénéficient pas de jours de deuil supplémentaires pour les enfants décédés pendant la grossesse ou peu après la naissance. Une tragédie (de plus) pour les familles concernées.
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Ce devait être enfin une lueur d'espoir, une étincelle de positivité après une perte qui ne peut être décrite par des mots. Mais tout ne s'est pas passé comme prévu. "Il y a quatre mois, j'ai perdu mon premier fils jumeau, Raphaël. Ce lundi, nous avons accueilli notre deuxième fils jumeau au monde. Malheureusement, il n'a vécu que trois jours et huit heures. Notre petit ange est décédé dans nos bras", écrit Krisztina Laszlo en janvier sur les réseaux sociaux.
Le 27 mars, Krisztina et son partenaire devaient enfin tenir leur bébé dans leurs bras. Mais dans la dernière partie de sa grossesse, la future maman a souffert de graves douleurs, a dû être opérée d'urgence et a perdu son fils trois jours après sa naissance prématurée le 15 janvier, à 30 semaines de grossesse. Gabriel Stéphane n'a vécu que 72 heures sans son frère jumeau. Depuis, rien n'est plus comme avant. "Chaque jour est un combat", écrit la jeune femme de 26 ans via Instagram.
Une tare dans la loi
Perdre un enfant est la plus grande douleur qui puisse arriver à des parents. Comme si un tel coup du sort n'était pas une torture suffisante, Krisztina et son partenaire ne peuvent toujours pas faire le deuil de leurs deux fils, car ils sont en conflit depuis des mois avec la Caisse nationale de santé (CNS) luxembourgeoise. "Celle-ci dit que je ne peux pas prendre de congé maladie, car je suis en congé de maternité non payé. Je suis en congé de maladie ininterrompu depuis le 13 décembre, mon congé de maternité a été approuvé par erreur par la caisse de maladie le 12 janvier, puis retiré le 23 janvier. C'est à cause de cette erreur que j'ai été retirée de mon congé maladie, et ce n'est qu'après que la CNS s'est rendu compte qu'elle s'était trompée. Maintenant, je n'ai plus droit à aucune forme d'aide de l'État", explique Krisztina.
La jeune aide-soignante et secrétaire administrative n'est sous contrat de travail que depuis septembre 2023. Comme elle n'était donc pas encore assurée socialement six mois avant le début de son congé de maternité, elle n'y a pas droit. (Pour en savoir plus sur cette réglementation, cliquez ici) Krisztina est d'accord avec cela, même si cela lui fait mal financièrement. Son problème : au Luxembourg, la loi fait une différence entre le congé et sa compensation financière, et les congés de maternité et de maladie ne peuvent pas être pris en même temps.
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