Patrimoine protégé à marche rapide… ou forcée

Par Camille FratiLex Kleren

En juillet dernier, le tribunal administratif a annulé le classement de la place Bleech et du cimetière de Larochette – un classement décidé par le ministère de la Culture sans attendre l'avis favorable de la commune. De quoi interroger la vague de décisions de protection qui déferle depuis dix ans sur le pays.

Le Grand-Duché a connu une inflation flagrante de décisions de protection émanant du ministère de la Culture sur la dernière décennie. Il suffit de consulter les statistiques de l'Institut national pour le patrimoine architectural (Inpa) – le successeur du service des Sites et monuments – pour le constater : le nombre de bâtiments ou objets classés est passé de 1.024 en 2013 à 2.025 en 2023. Rattrapage nécessaire ou forcé ? Les avis divergent selon que l'on interroge l'Inpa ou certain·e·s propriétaires. Sans oublier les communes.

Le tribunal administratif vient justement de se prononcer dans deux affaires opposant la commune de Larochette au ministère de la Culture. La commune contestait un arrêté du conseil de gouvernement daté du 11 juin 2021 et par lequel était prononcé le classement de la place Bleech et du cimetière. Surprenant pour une commune réputée pour ses maisons anciennes et son château. "Larochette est l'une des communes possédant le plus de maisons classées", souligne Natalie Silva, bourgmestre de Larochette entre 2017 et 2023, et désormais simple conseillère communale (et candidate CSV aux législatives). "Si toutes ces maisons n'avaient pas été classées, Larochette n'aurait pas le charme qu'elle a aujourd'hui. Et la commune entretient de très bonnes relations avec le service des Sites et monuments."

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