Comment les crises se répercutent sur vous

Le terme "résilience" est dérivé du latin "resilire", qui signifie "rebondir". Une personne est résiliente si elle a la capacité de survivre à des situations difficiles sans dommages durables.

Le terme est apparu au milieu du siècle dernier, lorsque les chercheur·euse·s du monde entier se sont intéressé·e·s de plus en plus aux facteurs qui influencent le développement des enfants et des jeunes. L'étude à long terme menée par Emmy Werner et sa collègue Ruth Smith sur l'île de Kaua'i est souvent citée comme la percée du concept de résilience : Les chercheuses américaines ont observé et testé pendant plus de 40 ans 698 enfants né·e·s en 1955 et issu·e·s de milieux difficiles, dès leur naissance. Résultat : un tiers des enfants ont évolué positivement malgré des conditions défavorables, certains même très positivement. Mme Werner en a conclu que la résilience peut s'apprendre et que les personnes ayant grandi dans des conditions difficiles n'évoluent pas automatiquement de manière négative, comme on le supposait auparavant.

Kabi et Fine

Après avoir traversé Trèves, plusieurs villages et champs, nous arrivons à l'endroit où Anke Diederich vit avec sa famille. Une famille que l'on peut sans aucun doute qualifier de résiliente. Devant la porte de la maison familiale se trouve une grosse voiture avec un autocollant de fauteuil roulant sur la vitre arrière. Le petit homme assis à l'intérieur tient trois ballons colorés. Un état d'esprit qu'Anke Diederich transmet également lorsqu'elle ouvre la porte. La jeune mère affiche un large sourire. Dirk Hense, vice-président de l'association nestwaerme Luxemburg asbl e.V., vient lui aussi d'arriver et se joint à la fête. Il a apporté une tarte aux pommes.

Les grandes fenêtres de la cuisine-salon offrent une vue panoramique unique sur les collines et la forêt au loin. Entre le canapé et la table de la cuisine se trouve un grand lit d'allitement. La chatte Kabi et sa fille Fine s'y allongent ensemble et profitent de la vue. "Kabi se couche toujours avec Fine", dit Anke, la mère, en caressant affectueusement les cheveux de Fine. D'une poigne exercée, elle soulève Fine du lit et la place sur sa chaise à la table – après tout, elle est censée être là pour l'interview, qui porte entre autres sur elle.