Une égalité salariale de façade

Par Camille FratiLex Kleren

L'écart de salaire entre hommes et femmes au Luxembourg est officiellement proche de zéro. La bataille n'est pas gagnée pour autant. Ce chiffre masque des réalités très différentes qui échappent à la loi de 2016.

Il y a six ans, le gouvernement DP-LSAP-déi gréng faisait adopter avec tambours et trompettes la loi sur l'égalité salariale. Un signe de modernité évident et une bonne opération de nation branding – dépassée deux ans après par le pas de géant opéré par l'Islande qui, depuis le 1er janvier 2018, impose aux entreprises de donner la preuve qu'elles respectent l'égalité salariale à poste équivalent, alors qu'au Luxembourg c'est encore au·à la salarié·e de prouver qu'il·elle est victime d'une discrimination.

En réalité, le Luxembourg s'était doté dès 1974 d'un règlement grand-ducal relatif à l'égalité de rémunération entre les hommes et les femmes, l'un des premiers textes pris par le gouvernement Thorn-Vouel marquant la toute première coalition LSAP-DP d'après-guerre. Le règlement signé par le ministre du Travail et ancien syndicaliste de l'Arbed Benny Berg prévoyait déjà que « tout employeur est tenu d'assurer pour un même travail ou pour un travail de valeur égale, l'égalité de rémunération entre les hommes et les femmes ». Mais aucune sanction ne venait taper sur les doigts des entreprises récalcitrantes.

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