La crise agricole a fait descendre dans la rue les agriculteur·rice·s européen·ne·s qui se plaignent de leurs difficultés à vivre de leur travail. Nous avons voulu comprendre les enjeux de cette crise au niveau mondial.
Des tracteurs sur les Champs-Élysées, aux alentours du Bundestag – si les manifestations des agriculteur·rice·s ont épargné le Grand-Duché, la profession gronde en Europe. Ces dernier·ère·s protestent contre un système trop bureaucratique et qui ne leur permet pas, pour une partie d'entre eux·elles, de vivre de leur profession. Une production pourtant largement subventionnée par la Politique agricole commune (PAC), mais les produits à bas coûts importés auraient raison de la production locale. C’est un argument qui fait mouche dans un contexte où les traités de libre-échange se sont multipliés en quelques décennies. L’approche libérale de l'agriculture a permis de moderniser le secteur, agrandir les exploitations et favoriser les exportations de nos productions. La petite production des pays du sud n'a ainsi pas pu faire le poids face à une production subventionnée.
Un constat que dresse l'ONG SOS Faim Luxembourg : "L'origine de ce phénomène découle de la mondialisation", explique son directeur Thierry Defense. "En réalité, il ne s'agit pas tant du commerce, car le paysan a toujours été un commerçant. Il produit, puis vend sa production dans l'espoir de gagner de l'argent et de nourrir sa famille. Ce principe est universel. Le problème réside dans le fait que l'agriculture a été considérée comme un bien et un service comme un autre, et a été complètement mondialisée. Les règles de l'OMC, l'Organisation mondiale du commerce, au lieu de réguler le commerce, l'ont désorganisée. Par exemple, les producteurs européens dénoncent souvent l'importation de produits d'Australie ou de Nouvelle-Zélande, car cela favoriserait ces importations. Toutefois, la Nouvelle-Zélande autorise l'utilisation de pesticides ou d'intrants que l'Union européenne interdit à ses propres producteurs."
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