Rénover pour le confort de tou·te·s

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Depuis quelques années, la rénovation énergétique s'impose comme un levier essentiel de la transition climatique. Entre aides publiques, réglementations et exigences de performance, les particulier·ère·s cherchent des solutions pour adapter leurs logements. C'est le sujet de l’épisode actuel du podcast Evergreens by Spuerkeess, désormais disponible sous forme d'article.

De la planification au financement, en passant par la valorisation du bien et la maîtrise des coûts, Bryan Ferrari et ses trois invité·e·s mettent en lumière une ambition commune : rendre la transition énergétique accessible, concrète et durable pour tou·te·s. Ce, à travers le coach en énergie de Spuerkeess.

Côté Spuerkeess, Alexandra Kugener est Conseillère Logement et Michel Marx est Team Manager de la division Pilotage Commercial Lending. Arnaud Duban est quant à lui le Directeur de l'Energieagence.

Bryan Ferrari : Nous parlons aujourd'hui du logement luxembourgeois, mais aussi d'un partenariat entre Spuerkeess et l'Energieagence. Donc pour commencer, qu'est-ce que l'Energieagence ?

Arnaud Duban : L'Energieagence propose des conseils orientés autour de la transition énergétique. On va de l'accompagnement à la décarbonation. C'est du conseil, de l'étude spéciale, pour aider à la décision à la fois des particuliers et des entreprises.

Arnaud Duban

Où se trouve le lien avec Spuerkeess et pourquoi collaborer ?

Michel Marx : Notre partenariat existe depuis longtemps. On a longtemps utilisé un simulateur mis en place par l'Energieagence. Puis, à un moment, on s'est dit qu'on pourrait approfondir ce partenariat et avoir recours à leur formation. On a choisi de former nos conseillers spécialement dans les travaux d'assainissement énergétique. C'est là que l'idée de l'Energy Coach est née.

Je suppose que tout conseiller·ère n’est pas devenu·e Energy Coach…

Alexandra Kugener : Non, on parle ici des conseillers logement. Ceux qui s'occupent de ce métier. L'idée est tout simplement de donner un conseil encore meilleur et approfondi qui soit sur mesure et en mesure d'assister au mieux les clients dans leurs projets de rénovation. Les formations de l'Energieagence nous donnent une base sur les aides disponibles et je pense que le fait d'avoir accès à encore plus de renseignements est très apprécié par les clients.

Pour le·la client·e concrètement, comment ça se passe ? Que va dire ou faire le conseiller·ère logement face à mes questions et besoins ?

Alexandra : Ce qu'on constate en agence, en tant que conseillers logement, c'est que les clients sont déjà très, très bien informés, contrairement à ce qu'on pourrait penser. Souvent, les gens ont déjà une idée bien précise au niveau des travaux et même pris contact avec un conseiller en énergie pour être préparés au mieux. Ils viennent juste nous voir afin d'approfondir le volet financier.

L'Energieagence, elle nous accompagne donc en tant que formatrice, mais aussi en tant que point de relais.

Arnaud : Absolument. Avec l'expérience qu'on a acquise dans les différents domaines de la transition énergétique, on a mis au point un parcours de formation certifiant pour les conseillers logement de Spuerkeess, qui aborde plusieurs thématiques en lien avec la transition ou la rénovation énergétique. Il y a les aspects techniques qui sont évoqués pour que les conseillers aient quand même des notions un peu plus approfondies. On va évoquer aussi bien les performances énergétiques d'isolation que des sujets en lien avec la production d'énergies renouvelables et la substitution de chaudières, par exemple par des pompes à chaleur. Tous ces sujets-là, d'un point de vue technique, permettent de faire monter les compétences des conseillers logement. Puis, on va associer à cette dimension technique une dimension plus financière ; on a une connaissance assez exhaustive de tous les mécanismes de subvention qui sont aujourd'hui disponibles. De cette façon-là, on peut donner une valeur ajoutée qui est partagée avec les conseillers bancaires. Ces deux éléments permettront aux conseillers logement de donner des éléments de réponse et de construire un dossier qui est plus robuste pour le compte de leur propre client.

Donc le·la client·e vient en agence, est orienté·e par le·la conseiller·ère logement… et après ?

Alexandra : Il y a deux types de clients. Celui qui vient nous voir un projet concret et qui a déjà été en contact avec le conseiller en énergie et celui qui vient se renseigner sur son enveloppe financière, il nous donne son budget maximum et on essaye d'y faire rentrer les différents postes. Comme on a été formés, on a les bases, on sait quels sont les simulateurs et les aides disponibles, mais pour la deuxième étape, on va envoyer le client chez un conseiller en énergie. Le conseiller logement est là pour le côté financier, le conseiller en énergie pour les détails techniques.

Arnaud : Absolument. C'est là que la synergie prend vie. Nous sommes, à ce moment-là, en mesure de prendre le relais par rapport au client et de lui apporter la couche de compétences et de connaissances sur le conseil en énergie par rapport à son projet de rénovation. Dans ce contexte-là, on va faire une visite du bien pour se rendre compte sur place de l'état du bâtiment et pour pouvoir formuler un certain nombre de préconisations sur les types de matériaux d'isolation, les épaisseurs qu'il faut mettre en place, le type de chauffage qu'il faudrait substituer… On va aborder de façon un peu plus précise les éléments techniques de l'assainissement énergétique, tout en donnant des notions chiffrées de l'envergure des travaux.

Alexandra Kugener

Référez-vous de la main d'œuvre pour la réalisation des travaux ?

Arnaud : On ne réfère aujourd'hui pas vers des artisans, des corps de métiers qui sont en mesure d'exécuter les travaux. C'est une réflexion qu'on a en cours. Mais effectivement, ça serait l'étape d'après.

L'intérêt envers la rénovation énergétique ne tombe pas du ciel. Le cadre qui donne le ton, c'est le PNEC (Plan national intégré en matière d'énergie et de climat du Luxembourg pour la période 2021–2030). De plus, pour la banque, l'assainissement du parc immobilier de ses clients est une chose positive. Pouvez-vous m’expliquer ce facteur-là ?

Michel : Je pense que la transition énergétique n'est pas seulement pour les ingénieurs et les architectes. Je pense que tout le monde doit faire ses efforts personnels. On parle de neutralité climatique d'ici 2050 et je pense que la banque peut être un vrai catalyseur. En aidant nos clients à faire des transformations énergétiques, à financer les rénovations, on accélère cette transition énergétique. C'est pour ça on essaye de faire notre mieux afin d'être aussi un facilitateur de transition.

Est-ce qu'on observe déjà une différence de prix entre biens assainis et ceux qui ne l'ont pas encore été ?

Alexandra : Oui, on peut réellement constater une différence. Un bien avec une bonne performance énergétique se vend plus cher parce que l’acheteur n'a plus besoin de faire de gros travaux, contrairement à des maisons qui se situent dans une enveloppe énergétique très faible. L'envergure des travaux va être beaucoup plus conséquente et les clients qui achètent des maisons avec un faible passeport énergétique doivent aussi se méfier des coûts d'électricité et ainsi de suite.

"Le stock de bâtiments existants est plus important que les bâtiments neufs (…). Forcément, la tendance va aller vers un volume d'activités en matière de rénovation et d'assainissement énergétique. La demande ne va aller qu'en croissant."

Arnaud Duban, directeur de l'Energieagence

Quels sont alors les principaux obstacles, techniques ou psychologiques, qui retiennent les client·e·s d'entamer un projet de rénovation énergétique ?

Arnaud : Ce qui manque souvent, c'est la projection. Quel impact ça va avoir au niveau de ma facture énergétique, de mes consommations ? On n'a pas de simulation assez précise du gain que ça va générer à la fin du mois ou à la fin de l'année sur la facture énergétique. C'est l'élément bloquant, notamment pour des projets de plus grande envergure où on combine à la fois de l'isolation mais aussi du remplacement de chauffage et de l'ajout de photovoltaïque ou de l'ajout de bornes pour l'électromobilité. Quand on commence à aller vers des projets qui sont un peu plus complexes, la prévisibilité et l'épargne qu'on va pouvoir générer sur sa facture électrique est importante à connaître.

Imaginons qu'on est sur un budget plus restreint. Est-ce qu'il y a un ordre à suivre, du style commencer par la façade avant les fenêtres… Où est-ce qu'il faut tout de suite prendre tout le package ? Comment ça se passe ?

Arnaud : C'est un grand débat… Il y a une approche qui dit que la première chose à faire, c'est absolument d'isoler parce que quand on isole, on a moins besoin de chauffage et donc on va mécaniquement réduire notre besoin de chauffage. L'autre débat, c'est de plutôt de travailler sur la consommation existante et de réduire finalement les pertes par l'ajustement des températures, par le remplacement des systèmes de chauffage et de ventilation. C'est de l'optimisation. Donc ce sont deux approches différentes. Elles se valent de mon point de vue. Idéalement, il faut combiner les deux approches évidemment pour vraiment gagner en efficacité globalement sur le bien immobilier, ce qui va par la suite se traduire par une réduction de la consommation. Mais pas seulement, on parlait tout à l'heure des classes énergétiques des biens immobiliers, on va mécaniquement voir une augmentation de la valeur du passeport énergétique qui va gagner en classe d'efficacité. Cela se traduit aussi par une plus-value du bien à la fin.

On a aussi différents projets de financement. Certains travaux tombent dans le prêt personnel, d'autres dans le prêt logement. Comment cela se passe-t-il ?

Michel : On a deux différentes possibilités. Le prêt classique logement, que tout le monde connaît, mais aussi l’éco-prêt. L'éco-prêt a été fait pour les petits travaux énergétiques. Si je veux remplacer mon chauffage, si je veux faire des petits travaux au niveau de ma façade ou de ma toiture et que je ne dépasse pas les 100 000 euros… là, on a un prêt qui est vraiment super intéressant niveau taux.

Alexandra : L'autre avantage de cet éco-prêt, c'est qu'il peut être fait dix ans.

Michel : Niveau financement, je peux peut-être aussi rajouter que l'Etat incite vraiment à faire des travaux énergétiques. Nous, en tant que banque, on fait un peu pareil. Si le client fait des travaux énergétiques avec le financement de Spuerkeess, il a la possibilité de profiter de l'éco bonus. Ça veut dire que si j'ai fait des travaux qui ont donné lieu à des améliorations sur mon passeport énergétique, j'ai la possibilité d'avoir une rémunération supplémentaire via ma banque. Ça montre qu'on veut vraiment soutenir la transition énergétique ainsi que le client dans ses démarches.

Donc en bref, on offre au·à la client·e un point d'entrée, un point de contact et point de sortie, à travers lequel on réfère aux expert·e·s compétent·e·s afin que le·la client·e ne se retrouve pas seul·e dans une jungle réglementaire et financière ?

Arnaud : C'est ça, et surtout ce qui est important aussi, c'est que c'est du sur-mesure.

Nous savons maintenant comment se passe le processus. Mais les client·e·s nous reviennent-ils·elles avec des feedbacks ? Connaît-on le ressenti du marché ? Tout se passe-t-il sans problème une fois le crédit octroyé ?

Alexandra : C'est difficile à dire parce que nous ne sommes pas ceux qui payons les aides finalement et les subsides. Nous ne sommes donc pas les premières personnes de contact, les personnes vers qui cette information remonte. On ne reste que l'interlocuteur financier qui dit au client si ses projets sont réalisables ou non. Cela dit, si nous n'avons pas de retour du client, j'estime que c'est que tout s'est bien passé.

Corrigez-moi si je me trompe, mais je me demande si c'est une bonne chose que la transition dépende des subsides. Ne risque-t-on pas de voire une tendance contraire si jamais l’Etat décidait de mettre fin à ces subsides ? Pourquoi est-ce que c'est si difficile de dire aux client·e·s que, même sans les subsides, sur le long terme, une telle transition est super intéressante ?

Alexandra : Je pense aussi que la sensibilisation devrait venir de pair avec les subsides. On constate en effet que les subsides sont la motivation qui pousse les gens à faire ces travaux, parce qu'ils voient un gain direct. Faire ces rénovations font hausser la valorisation du bien immobilier, mais quelqu'un qui décide de rénover son bien ne le fait pas forcément dans l'optique de le revendre le lendemain. Donc c'est vrai, surtout pour les panneaux solaires, les installations photovoltaïques… Je pense que si les aides étaient supprimées, il y aurait moins de demandes. C'est dommage.

Michel : Je pense que c'est aussi toujours la question du prix de l'énergie. Combien va-t-on réellement épargner si on fait ces travaux ? Donc à nous de bien calculer, montrer que ça a un réel impact à long-terme. C'est pour ça que c'est correct de parler de sensibilisation, d'éducation. On ne fait pas des assainissements énergétiques que pour revendre sa maison, mais aussi pour son confort.

Michel Marx

Sur base de ce que vous me dites, j'ai l'impression que du gagnant-gagnant à tous les niveaux. Le climat y gagne, la banque y gagne parce que le·la client·e fait évoluer la valorisation de ses biens et le·la client·e y gagne parce qu'il·elle paie moins de factures.

Michel : Oui, exactement.

Pour finir alors, comment voyez-vous les prochaines évolutions dans ce domaine ? Quelles sont les prochaines étapes ? Qu'est-ce qu'on peut prédire ?

Arnaud : La demande ne va faire qu'augmenter. Le stock de bâtiments existants est plus important que les bâtiments neufs, avec des classes énergétiques qui sont moins bonnes que ce que la réglementation impose. Donc forcément la tendance va aller vers un volume d'activités en matière de rénovation et d'assainissement énergétique des bâtiments. La demande ne va aller qu'en croissant. Donc c'est important d'avoir des relais au niveau du secteur bancaire pour pouvoir informer aussi, parce que cette rénovation va forcément nécessiter du financement. C'est pour ça que les perspectives ici sont très, très intéressantes et importantes. Donc il faut jouer à fond la carte de l'effet des multiplicateurs par l'intermédiaire des conseillers bancaires qui peuvent toucher, qui ont un reach plus important qu'une simple Energieagence, seule dans son coin.

Nous, en tant que banque, on assiste donc nos client·e·s dans ces temps de changements et de transition, mais on se positionne aussi pour les accompagner selon leurs besoins spécifiques.

Alexandra : On est aussi dans une période de changement, dans un grand changement climatique. Ce sont des sujets qui reviennent régulièrement, voire tous les jours. Donc les gens commencent à avoir une sensibilité pour ce sujet. Si on veut faire quelque chose contre, la réponse est de rénover, aussi pour respecter les normes qui sont ou qui vont être imposées dans le futur. De plus, je pense que les normes vont toujours évoluer et que tout le monde va être obligé de s'adapter. Cela dit, le client le fera aussi pour son propre confort. Car je pense que tout le monde a envie d'être dans une maison qui lui plaît, qui a un confort. Alors si en plus ça peut améliorer notre monde, je pense que tout le monde aura envie d'aller dans ce sens-là.

Bryan Ferrari