Ne jamais s'arrêter

Par Pascal SteinwachsLex Kleren Changer en allemand pour l'article original

Dans son travail, la chorégraphe et danseuse Elisabeth Schilling associe la danse, la musique et la philosophie pour créer des expériences sensorielles intenses. Avec sa nouvelle pièce, elle montre une fois de plus comment l'art peut abolir les frontières entre le corps, le son et la pensée.

Un dimanche après-midi ensoleillé au Grand Théâtre sur le Limpertsberg : à l'extérieur, sur le Glacis, les travaux de montage de la méga-scène pour la prochaine passation de pouvoir battent leur plein ; en outre, quelques milliers de personnes venant du Kirchberg manifestent bruyamment pour la fin de la guerre à Gaza. À l'intérieur, dans le théâtre, l'ambiance est plus calme, à l'exception d'une impressionnante installation sonore avec toutes sortes de sons végétaux dans le foyer, qui doit nous mettre dans l'ambiance de la nouvelle pièce d'Elisabeth Schilling, Sensorial Symphonies. Celle-ci pose en effet la question de savoir "ce qui se passerait si nous pouvions ressentir le monde comme les plantes", comme le dit l'annonce.

La petite salle du Grand Théâtre est également remplie cet après-midi – la première a eu lieu la veille –, quasiment jusqu'à la dernière place ; parmi les spectateur·rice·s se trouve d'ailleurs la ministre de la Défense, de la Mobilité et de l'Égalité des chances, Yuriko Backes (DP), que nous n'aurions plutôt pas soupçonnée à cet endroit en ces temps difficiles, mais cela parle pour elle.

Sur la scène spartiate, trois arbres sculptés, cinq danseuses et un joueur de marimba de l'ensemble de musique contemporaine United Instruments of Lucilin. Ce dernier joue ensuite en direct, le musicien luxembourgeois Pascal Schumacher étant responsable du concept musical, basé sur une déstructuration et une reconstruction du célèbre concerto pour piano n°2 de Sergueï Rachmaninov, mais dans lequel sont intégrés les bruits de différentes espèces végétales – plutôt fascinant.

Sensorial Symphonies d'Elisabeth Schilling est un travail sur le devenir et la disparition à l'exemple du monde végétal, qui veut associer la danse, la vue, l'ouïe et l'odorat en une expérience globale, comme nous le raconte la chorégraphe et danseuse, que nous rencontrons quelques jours plus tard pour un entretien complet.

Mais ce soir-là, l'odeur ne nous parvient pas vraiment jusqu'au premier rang, ce que Schilling explique par le fait que les gens réagissent très différemment aux odeurs. "Certains sont hypersensibles, d'autres ne sentent rien. J'ai dû trouver un équilibre ici."

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