Moins de frustration, plus de compréhension grâce aux signes pour enfants

De nombreux parents connaissent ces situations au quotidien, lorsque l'enfant se met soudain à pleurer et qu'un jeu de devinettes qui devient vite stressant commence. A-t-il faim ? Veut-il être porté ? Sa couche est-elle pleine ? Si ces questions restent trop longtemps sans réponse, la réaction est de pleurer. En moyenne, les enfants en bas âge ne commencent à prononcer leurs premiers mots compréhensibles qu'entre un an et demi et deux ans. Mais même dans les mois qui précèdent, les bébés ont déjà des besoins qui restent souvent incompris sans langage parlé. La communication non verbale est ici le terme clé, car les mimiques, les gestes et les postures peuvent également transmettre des informations.

Le concept des "baby signs", c'est-à-dire des signes pour les enfants en bas âge, existe depuis les années 1980, mais il a surtout été utilisé au début pour les enfants présentant des troubles du développement du langage ou des troubles cognitifs. Depuis que l'académie allemande Einfach Eltern Akademie (l'académie Simplement des parents) propose son cours "MiniSigns", le thème des signes trouve également un écho auprès d'autres parents – pour plus de précision, MiniSigns est la marque déposée de Einfach Eltern, tandis que mini-signes désignent les signes pour enfants en général. C'est le cas de Julie Oswald, qui est tombée pour la première fois sur le concept via Google il y a trois ans : "Ma première fille était souvent frustrée et grincheuse pendant les repas, mais je n'ai jamais vraiment compris ce qu'elle voulait, ce qui a entraîné des crises à répétition. En cherchant ensuite d'autres moyens de communication sur Internet, je suis tombée sur le thème des signes et j'ai été immédiatement fascinée."

Avantages pour l'enfant et les parents

L'éducatrice de formation a testé la langue des signes avec son enfant à la maison et a rapidement observé un changement radical et positif, si bien qu'elle s'est inscrite à la formation en Allemagne. "Le concept est basé sur la langue des signes allemande officielle, telle que la pratiquent par exemple les malentendants, sauf que MiniSigns est vraiment destiné aux enfants et est structuré en huit leçons thématiques", explique Julie. Avec des ami·e·s et leurs enfants, elle a intégré les signes dans la communication de manière ludique et a accompagné ses mots avec des signes dès le début pour son deuxième enfant. À partir du mois de mai, cette mère de deux enfants veut désormais proposer elle-même des cours dans sa "Eisleker Haus".

"À partir de six mois, les enfants utilisent leurs gestes consciemment. Dans les activités, nous n'apprenons donc pas de vocabulaire mais, sans aucune pression, comment intégrer des signes dans des situations quotidiennes. Tout cela aide non seulement à la communication, car les enfants peuvent ainsi mieux s'exprimer et communiquer, mais renforce aussi le lien avec les parents, car le contact visuel est beaucoup plus intense qu'avec le simple langage parlé." Par la gestuelle, on crée un moment de complicité, quelque chose que l'on ne partage qu'avec son enfant. Les parents ne sont pas les seuls à pouvoir profiter des gestes de la main, mais toute personne qui passe du temps avec des enfants, explique Julie : "Au Luxembourg, le multilinguisme est souvent un défi. Mais dans notre cas, les gestes sont toujours les mêmes, quelle que soit la langue parlée, de sorte que l'on supprime clairement un obstacle."