Le Grand-Duché poursuit sa campagne assidue pour obtenir un siège au sein de cet organe controversé de l’Onu avant le vote prévu à l’automne 2021. La partie est toutefois loin d’être gagnée. Passage en revue des forces et faiblesses de l’aspirant Luxembourg.
Le 18 octobre 2012, la diplomatie luxembourgeoise signait un coup d’éclat mémorable en frôlant l’obtention d’un siège non permanent au Conseil de sécurité de l’Onu dès le premier tour avec 128 voix – alors qu’il en fallait 129 pour emporter le siège. Le deuxième tour ne sera qu’une formalité face à la Finlande. Membre fondateur de l’Onu, servi par la campagne au long cours de l’infatigable ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn, le Luxembourg entre dans la lumière et devient plus que le donateur de « Non-violence », le célèbre « revolver noué » de Fredrik Reuterswärd qui trône devant le siège de l’Onu à New York.
S’affichant comme un acteur diplomatique aux yeux du monde, le Luxembourg a su rassurer et convaincre durant ses deux années de mandat dans la cour des grands. « Il y a vingt ans de cela, la décision du Luxembourg de présenter sa candidature au Conseil de sécurité des Nations Unies n’a pas tout de suite fait l’unanimité », se souvient Jean Asselborn dans une réponse écrite au Lëtzebuerger Journal. « Certains estimaient que le Luxembourg n’avait rien à gagner d’un mandat au Conseil de sécurité et que cette exposition accrue sur la scène internationale pouvait même nuire à notre réputation et à nos intérêts. En fait, c’est exactement le contraire qui s’est produit. »
Le Luxembourg a finalement passé haut la main cette épreuve du feu. « Le parcours sans faute du Luxembourg lors du premier mandat de son histoire au Conseil de sécurité en 2013–2014 a cimenté notre réputation de sérieux et de compétence au sein des Nations unies », poursuit M. Asselborn. « Nous l’avions préalablement au niveau européen, où nous avons présidé le Conseil de l’Union européenne à 12 reprises. Au Conseil de sécurité, nous avons démontré que nous pouvions rester fidèles à nos principes et nos valeurs tout en cherchant à faciliter le consensus entre des puissances avec lesquelles nous avions moins l’habitude de négocier. »
Le Luxembourg a ainsi négocié avec l'Australie et la Jordanie en 2014 la première résolution visant à garantir l'accès de l'aide humanitaire en Syrie à partir des pays voisins. Et la représentante permanente du Luxembourg auprès de l’Onu, Sylvie Lucas, a présidé le groupe de travail « enfants et conflits armés » durant deux ans.
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Le Luxembourg, candidat crédible au Conseil des droits de l’Homme?
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