Attendus au printemps, les expert·e·s du Gafi doivent évaluer si le Luxembourg fait bien ses devoirs dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Une visite très attendue par les autorités comme par la place financière tant une mauvaise note serait dommageable – sans compter la mauvaise impression laissée par OpenLux.
C’est cette semaine (22–25 février), à l’issue de la plénière des membres du Groupement d’action financière (Gafi), que le Grand-Duché sera fixé sur la date de son évaluation. Prévue pour octobre 2020, reportée à mars 2021 en raison de la pandémie de Covid-19, la visite a été de nouveau décalée pour les mêmes motivations et « sera reprogrammée par la plénière du Gafi dès que possible », a précisé le 27 janvier dernier le président du Gafi. À savoir fin juin d'après les informations du Lëtzebuerger Journal.
Voilà qui offre quelques semaines de répit pour les nombreux acteurs de la Place susceptibles de devoir rendre des comptes. Il faut dire que le Luxembourg joue gros lors de cette évaluation. Lors de la dernière évaluation du Gafi en 2010, il a en effet écopé de l’appréciation « partiellement conforme », autrement dit un carton jaune du plus mauvais effet, surtout que l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) avait placé le Grand-Duché sur sa liste grise en matière d’échanges d’informations fiscales.
Le rapport du Gafi égraine alors avec sévérité les lacunes de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme : absence d’une évaluation préalable des risques, insuffisance des contrôles sur le terrain de la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF), absence d’un registre des bénéficiaires effectifs des entreprises, usage non contrôlé d’actions au porteur, manque de poursuites judiciaires au niveau national comme international… « L’un des manquements décelés était aussi une coordination nationale trop informelle », se souvient Michel Turk, nommé « Monsieur Gafi » en 2018 et rattaché au ministère de la Justice.
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Le Gafi, l’invité tant redouté
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