L’arrêt qui a bouleversé la chasse au Luxembourg

Derrière les arrêts des cours internationales se cachent souvent l’histoire de Monsieur-Madame-tout-le-monde, des personnes qui n’avaient pas d’agenda politique mais qui ont simplement eu le courage et la ténacité de s’opposer à une règle qui leur semblait injuste ou mal faite. C’est le cas de l’arrêt Schneider prononcé par la Cour européenne des droits de l’Homme, garante du respect des droits fondamentaux tels que fixés par la Convention européenne des droits de l’Homme.

Il faut remonter à 1999 pour comprendre le contexte de cet arrêt venu renforcer la jurisprudence de cette instance en matière de chasse. Cette année-là, Catherine Schneider a 25 ans et reçoit d’un membre de sa famille deux parcelles de terrain dont une de 130 ares dans la forêt de Troisvierges, soit environ un carré de 130 m de côté. « C’est une parcelle en plein forêt, on n’y trouve que des sapins », précise-t-elle. Or cette parcelle fait partie, comme des milliers d’autres au Grand-Duché, d’un lot de chasse, ce qui heurte les convictions déjà ancrées de la jeune femme. « J’ai arrêté de manger de la viande à 12 ans après avoir vu un cochon être tué dans un restaurant. » Mais son combat n’est pas contre ceux et celles qui apprécient un bon steak. « On peut manger de la viande et être gentil avec les animaux. Il n’est pas nécessaire d’être vegan pour aimer les animaux et les respecter. Mais quand je passe devant un panneau indiquant une battue en cours, j’ai envie de vomir. Je ne pouvais pas vivre en sachant qu’on pouvait tuer des animaux sur ma parcelle. »