La tomate dans la peau

Par Camille FratiLex Kleren

Depuis bientôt dix ans, Sandrine Pingeon offre à ses clients – et leur apprend à aimer – ses fruits et légumes issus de variétés méconnues et cultivés sans produits chimiques. Rencontre avec cette passionnée de la biodiversité, menant sa petite entreprise contre vents et marées avec pour seul objectif de réinviter le goût dans notre assiette.

Août 2021. Le soleil pointe enfin sur la campagne luxembourgeoise et détend les traits de Sandrine Pingeon. Il faut dire qu’il s’est fait attendre. Un coup d’œil dans les serres de plastique du « jardin », comme elle l’appelle, suffit pour comprendre sa mine anxieuse. Comme tous les jardiniers en herbe, elle a vu ses cultures pâtir des gelées tardives, de l’été pluvieux, du soleil aux abonnés absents. « Jusqu’aux saints de glace (mi-mai, ndlr) nous avons protégé les tomates plantées en avril en installant des poteaux avec des voiles », explique-t-elle. « Nous avons ouvert les voiles lorsqu’il faisait chaud pour limiter l’humidité, refermé lorsque le gel menaçait. C’est énormément de travail. »

Plantées un mois plus tôt qu’à l’habitude, les tomates ont un mois de retard. Le cocktail du chaud-froid, en faisant ressortir l’humidité, a favorisé les maladies et chaque jour l’équipe de Sandrine vérifie chaque plant de tomate pour le tailler si besoin et l’arracher s’il est trop tard. « Je m’estime encore chanceuse parce que certains autres producteurs n’ont plus rien. » Les concombres ont aussi souffert. Tandis que les fruits demandant de la chaleur – melons, pastèques – n’ont pas aimé cet été resté longtemps sans soleil.

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