Faire la fête à 75 ans
Par Christian Block, Lex Kleren, Misch Pautsch, Anouk Flesch Changer en allemand pour l'article originalÉcouter cet article
En présence du Grand-Duc Henri, du Premier ministre exécutif, ministre de la Communication et des Médias Xavier Bettel et du bourgmestre de Grevenmacher Léon Gloden, le Lëtzebuerger Journal a fêté mardi son 75e anniversaire au Kulturhuef Grevenmacher, sous le thème Médias et démocratie.
Le soulagement s'est fait sentir en soirée. Tout s'est déroulé comme prévu. Le travail de préparation effectué au cours des semaines et des mois précédents en plus des affaires courantes avait porté ses fruits et le Lëtzebuerger Journal a pu offrir à ses invité·e·s un programme stimulant – lors de deux conférences, avec une exposition ou autour d'un verre de crémant – et prouver qu'en tant que petite équipe, il a également su relever ce défi.
C'est ce que le Journal a toujours fait au cours de son histoire. Pendant des décennies, la petite rédaction a publié un journal (presque) tous les jours. Avant qu'un nouveau chapitre ne s'ouvre il y a près de trois ans avec le passage à un magazine entièrement numérique. Ou, selon les mots du président du conseil d'administration Kik Schneider, qui a utilisé une formule exagérée pour évoquer l'invention de l'imprimerie par Johannes Gutenberg : "Äddi a Merci."
En présence du Grand-Duc Henri, du Premier ministre exécutif, du ministre de la Communication et des Médias Xavier Bettel, d'invité·e·s du monde politique, économique et social ainsi que d'anciens collaborateur·rice·s, la directrice Lynn Warken et la rédactrice en chef Melody Hansen ont évoqué ce processus. Lynn Warken a fourni au moins deux arguments qui rendent superflue l'évocation d'un "journal uniquement numérique", à savoir la flexibilité de pouvoir s'adresser à un public plus large sous forme d'articles, de podcasts ou de vidéos et dans plusieurs langues à la fois. Melody Hansen a expliqué qu'avec la transition vers un magazine numérique, l'idée formulée dès 2012 de s'éloigner des informations rapides et de miser davantage sur l'arrière-plan est aujourd'hui vécue de manière conséquente par le Journal. Un magazine qui attache de l'importance à la diversité et à l'inclusion.
L'origine en tant que quotidien est l'une des raisons pour lesquelles le Journal a choisi de célébrer son 75e anniversaire au Kulturhuef de Grevenmacher, le musée de l'imprimerie et des cartes à jouer dans l'est du pays. C'est ici que Joseph Esslen a posé au 19e siècle la première pierre du journal Obermosel-Zeitung, qui fusionnera en 1948 avec le journal de résistance D'Unio'n pour donner naissance au Lëtzebuerger Journal. L'exposition du Musée de l'imprimerie reflète les deux vies du Journal. Des QR codes guident les visiteur·euse·s de l'Expo depuis les affiches jusqu'aux articles numériques qui ont été choisis pour représenter l'axe thématique du jubilé, que l'on peut résumer par Médias et démocratie. L'exposition est ouverte aux visiteur·euse·s encore aujourd'hui (entre 14h00 et 18h00).
Dans ce contexte, deux conférences ont eu lieu mardi au Kulturhuef. D'une part, une table ronde sur la diversité linguistique au Luxembourg et le rôle des médias dans la représentation de la société, avec sur le podium Cordula Schnuer, rédactrice en chef du Luxembourg Times, Lisa McLean, directrice d'Ara City Radio, Stéphanie Lukasik, enseignante et chercheuse à l'Université du Luxembourg, ainsi que l'ex-journaliste et aujourd'hui directeur politique de l'ASTI, Sérgio Ferreira. La table ronde a couvert un large éventail de sujets, allant de la demande d'une loi sur l'accès à l'information à l'incertitude financière de Radio Ara à l'horizon 2025, en passant par le manque de représentation des minorités dans les médias et l'importance de prendre conscience de la connotation et de la signification de termes tels qu'expatrié·e·s, immigré·e·s ou demandeur·euse·s d'asile. Notre journaliste Audrey Somnard a animé la discussion.
Une deuxième table ronde, animée par Misch Pautsch, a été consacrée en début de soirée au thème de la numérisation et de l'inclusion dans les médias. En face de lui se trouvaient Mara Kroth, cofondatrice de l'association à but non lucratif GoldenMe, Susanna van Tonder, militante pour les droits personnes handicapées, Raphaël Kies, politologue à l'Université du Luxembourg ainsi que Misch Strotz, entrepreneur et co-développeur de la plateforme LetzAI. Ils·elles ont abordé une multitude de sujets tels que le pouvoir disruptif de l'intelligence artificielle, mais aussi son potentiel pour rendre les médias plus inclusifs et accessibles. Mais il y a aussi des personnes qui doivent d'abord apprendre à se servir d'une souris. Les participant·e·s à la discussion ont souligné, du moins implicitement, les dangers d'un fossé numérique croissant, même entre les générations qui ont grandi à des moments différents avec les technologies de leur époque respective.
Didier Schneider, directeur du centre LGBTIQ+ de la Cigale
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