Éditorial - Une rentrée sociale très musclée

Par Camille FratiLex Kleren

La rentrée sociale s'avère douloureuse, voire cinglante pour les syndicats, mobilisés sur plusieurs fronts, mais ignorés par le gouvernement.

Les syndicats s'attendaient à une rentrée musclée, mais pas à recevoir des gifles d'entrée de jeu. Ils avaient pourtant bien fait leurs devoirs sur les deux thèmes phares de la fin d'année : le débat lancé par le gouvernement sur le régime général de pension et la question des conventions collectives, encore insuffisamment étendues au Grand-Duché alors qu'une directive européenne vise une couverture de 80% des salarié·e·s, contre 53% aujourd'hui.

Ils avaient identifié les enjeux, préparé leurs analyses, tiré des comparaisons, aligné leurs calculs. Dès cet été, l'OGBL et le LCGB avaient présenté ensemble leurs revendications et leurs lignes rouges dans le débat sur les pensions. Mais en une semaine, le gouvernement leur a fait comprendre qu'ils ne faisaient pas partie de l'équation. En pleine réunion du Comité permanent du travail et de l'emploi, un pilier du modèle social hérité de la crise sidérurgique, le ministre du Travail a indiqué qu'il "n’était là de toute façon que pour écouter les différentes positions" et qu'"il prendrait ensuite seul une décision", selon le compte-rendu des syndicats. Un tacle non réglementaire pour celui qui est aussi ministre des Sports. Dans la foulée, le même ministre, qui devrait être le garant du modèle social luxembourgeois au sein du gouvernement, a entériné l'extension du travail du dimanche dans le commerce sans en avoir discuté avec les syndicats.

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