Des arbres au milieu des cultures

Par Christian BlockLex Kleren Changer en allemand pour l'article original

Les systèmes agroforestiers peuvent concilier les intérêts de l'agriculture et de la protection de la nature. Mais il reste encore beaucoup à clarifier, que ce soit au niveau de la recherche ou de la réglementation. Un état des lieux.

Une chaude journée de mai dans un champ entre Lasauvage et Differdange. Ce qui a commencé ici il y a à peine cinq ans commence à faire son petit effet. Des arbres fruitiers sauvages poussent ici à une distance de 56 mètres les uns des autres, par groupes de trois alignés, au milieu d'un champ. Entre deux arbres, des pois fourragers, de l'avoine sous-semée de trèfle et des pommes de terre seront récolté·e·s dans les mois à venir. « Les pois et les pommes de terre constituent un bon précédent cultural pour le blé », explique Guy Tempels à propos des collecteurs d'azote. L'agriculteur d'Oberkorn prévoit de semer du froment sur toute la surface l'année prochaine. Mais nous y reviendrons plus tard.

C'est ici, sur un champ d'un peu plus de 30 ha, que l'Administration de la nature et des forêts (ANF) a mis en œuvre son premier projet pilote d'agroforesterie il y a quelques années. Un deuxième a vu le jour à Givenich. L'association européenne d'agroforesterie Euraf définit le concept comme « l'intégration de végétation ligneuse, de semences et/ou d'élevage sur une même surface ». En d'autres termes, un champ ou une prairie est utilisé de plusieurs manières à la fois. Un exemple classique est la combinaison d'animaux de pâturage avec des prés-vergers, par exemple l'élevage de moutons dans les vignes ou sous les noyers – les deux existent au Luxembourg.

Mais l’agroforesterie ne veut pas simplement revenir en arrière. « Les mesures de remembrement prises dans la deuxième moitié du 20e siècle ont notamment conduit à un déblaiement du paysage agricole afin d'obtenir une meilleure mécanisation et une meilleure efficacité d'exploitation des terres », remarque Thorsten Ruf, qui s'occupe entre autres du thème de l'agroforesterie dans le cadre de ses activités de recherche à l'Institut pour l'agriculture biologique et l'agronomie (Ibla). Après tout, il s'agissait de nourrir les gens à leur faim après la Deuxième Guerre mondiale. Mais l'« esprit du temps » de l'époque a aussi eu des conséquences comme l'accroissement du risque d'érosion ou le recul de la biodiversité.

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