De la Jungle de Calais aux rescapés de la Méditerranée

Par Camille FratiLex Kleren

De retour de mission en Grèce et en mer Méditerranée, l’avocate Nora Fellens témoigne à nouveau de l’enfer traversé par les personnes exilées en quête d’une vie meilleure – sans garantie de succès.

Nous avions rencontré Nora Fellens fin décembre 2020, alors qu’elle prenait une pause de quelques semaines au milieu de sa mission auprès de la Cabane Juridique à Calais (lire Une avocate dans la Jungle de Calais). Là-bas, elle accompagnait les migrant·e·s qui survivaient en attendant de traverser la Manche à leurs risques et périls pour rejoindre l’eldorado britannique – sur le papier. Elle s’occupait plus spécifiquement des personnes victimes de violences policières lors de leur séjour précaire.

Nous la retrouvons un an après, la mine un peu fatiguée mais la même détermination dans le regard. L’année 2021 n’a pas été de tout repos pour celle qui s’interrogeait sur son avenir, tiraillée entre son envie d’aider les migrant·e·s et la conscience qu’elle ne pouvait pas vivre de cela. Elle visait une mission à Thessalonique, porte d’entrée de l’Union européenne pour les exilés venant du Proche-Orient et d’Asie. Ce sont finalement deux missions qu’elle a réalisées dans l’année, dans des contextes très différents.

« En janvier 2020, j’ai encore passé environ un mois à Calais avant de rentrer au Luxembourg », explique-t-elle. « J’y suis retournée quelques week-ends, principalement pour suivre une plainte déposée par une personne victime de violences policières. » Durant trois mois, Nora Fellens a retrouvé l’étude Wagener & Erpelding, où elle avait effectué son stage judiciaire, « pour exercer [s]on métier » et renflouer ses économies après plusieurs mois de volontariat défrayé mais par définition non rémunéré. « Évidemment ça n’a pas été très facile au début », se souvient-elle. « Les deux ou trois premières semaines, il me fallait beaucoup de force pour me concentrer à 1.000% – par contre j’ai toujours voulu faire de mon mieux parce que je devais cela à Claudine et à Yves (les associés, ndlr) ainsi qu’aux clients. Ce n’est pas parce que j’ai vécu ce que j’ai vécu, vu ce que j’ai vu que je peux négliger mon travail. »

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