Que ce soit dans la Grèce antique en l'honneur de Dionysos, dans les cultes traditionnels de possession ou dans les clubs techno modernes: la danse extatique est un phénomène qui transcende l'espace et le temps et dont on ne peut plus se passer dans de nombreux milieux. C'est justement le sentiment de liberté et l'expérience du dépassement de soi qui séduisent les danseur·euse·s désinhibé·e·s.
Baigner dans les sons rythmiques de la musique acoustique ou électronique et faire bouger ses extrémités de manière frénétique et complexe, lâcher prise et laisser sortir l'enfant intérieur : la danse est l'une des formes de mouvement les plus étranges, mais en même temps les plus fascinantes et les plus cathartiques que l'on peut produire avec son corps et en compagnie d'autres personnes. Au Luxembourg aussi, de plus en plus de personnes prennent conscience du potentiel de la danse en transe. Pourtant, les pratiques liées à ce frétillement et tourbillon sauvage autour de soi sont appréciées depuis des siècles dans différentes aires culturelles.
Selon la tradition, les Grec·que·s de l'Antiquité n'étaient pas seulement de grand·e·s philosophes, mais savaient aussi danser avec frénésie. Ils·Elles reconnaissaient en effet qu'une vie exclusivement consacrée à l'usage et à la maturation de la raison était exposée au risque d'assèchement et de déséquilibre. Compensant donc l'aspect rationnel de l'être humain, incarné par leur dieu Apollon, par des fêtes régulières en l'honneur de Dionysos, au cours desquelles on vidait des amphores de vin, jouait de la musique à plein volume – et on dansait avec extase.
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