Adopter seule reste un combat judiciaire

Par Camille FratiLex Kleren

17 années après avoir fait plier le Luxembourg devant la Cour européenne des droits de l'Homme, Jeanne Wagner doit à nouveau batailler pour adopter un enfant parce qu'elle n'est pas mariée.

L'Histoire se répète pour Jeanne Wagner. En 2007, cette Luxembourgeoise dynamique et coriace obtenait de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) la reconnaissance de l'adoption plénière de Jil, une jeune Péruvienne adoptée en 1996, après plusieurs années de bataille judiciaire au Luxembourg. À l'époque, voir une femme seule adopter un enfant dérangeait profondément certain·e·s conseiller·ère·s de gouvernement ainsi que certain·e·s magistrat·e·s. Les juges luxembourgeois·es n'ont finalement eu d'autre choix que de suivre la décision de leurs confrères de Strasbourg et de reconnaître Jil comme fille à part entière de Jeanne Wagner.

Le Lëtzebuerger Journal était revenu sur cette épopée judiciaire dans un article de mai 2022 – pour se rendre compte que, 15 ans après l'arrêt de la CEDH, la législation luxembourgeoise n'avait toujours pas été modifiée. Les femmes célibataires qui adoptaient un enfant à l'étranger devaient donc toujours se battre devant la justice pour obtenir la reconnaissance de l'adoption prononcée à l'étranger. Interrogé par le Journal, le ministère de la Justice indiquait que l'ouverture de l'adoption plénière aux célibataires figurerait dans son ambitieuse réforme de la filiation qui devait être présentée fin 2022.

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