Notre chroniqueur a découvert, stupéfait, que tout sondeur flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute.
J’ai suivi avec un intérêt tout relatif les élections présidentielles au Brésil. C’est loin, le Brésil. Et je n’y connais pas grand-chose. Sinon qu’on m’a souvent raconté que là-bas, il n’y a que des jolies filles, même parmi les garçons. Je sais aussi que Pelé jouait bien au football mais que l’équipe nationale brésilienne n’a jamais de chance contre la France. C’est assez peu, concernant un pays de plus de 210 millions d’habitants. Donc, je me suis bien gardé de ramener ma science durant ces élections. Pourtant, les commentaires faisant suite aux résultats du premier tour m’ont laissé songeur. Le candidat arrivé en tête devance son concurrent de plus de 5 points de % des voix, soit près de 6 millions d’électeurs. Ça n’est pas rien. Je ne sais pas combien vaut un Brésilien au change face à un Européen, mais 6 millions de Brésiliens, ça fait quand même du monde. Malgré ça, il est présenté comme le grand perdant car les sondages le créditaient d’une avance beaucoup plus confortable.
Le candidat arrivé premier mais moins premier que ne le prédisaient les sondeurs, n’est pas l’auteur des sondages foireux. Aucun des candidats n’a réalisé ces sondages. On ne peut donc pas leur reprocher les erreurs des sondeurs. Pourtant, le candidat arrivé en tête apparaît comme un loser, un tocard, un futur perdant, parce que les sondeurs se sont plantés.
C’est étonnant. Il suffit donc, pour déconsidérer un candidat et amoindrir ses chances au deuxième tour, de gonfler démesurément les pronostics le concernant pour que, faisant forcément moins bien, il devienne le perdant.
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