J’ai deux mots à vous rire - Bicyclette d'ici, vélo de là

Dans un article étonnant, le Figaro Madame raconte… Pardon? Pourquoi je lis le Figaro Madame? Si je suis allé chez le coiffeur? Pas du tout. Chez le dentiste? Non plus. J’ai quand même le droit de lire le Figaro Madame si je veux, y compris ailleurs que dans une salle d’attente, non? Qu’est-ce encore que ces discriminations? Il faudrait être une dame pour lire le Figaro Madame? Selon son argumentaire, ce magazine vise "un lectorat haut de gamme". C’est tout moi, ça. Et comme le groupe Le Figaro n’appartient pas (encore) à Bolloré, je ne me sens pas obligé de me laver les yeux après avoir lu un papier du Figaro Madame.

Bref, à l’occasion des Jeux Paralympiques, le Figaro Madame raconte une histoire assez incroyable, concernant une ancienne championne néerlandaise. La cycliste qui s’appelle Monique van der Vorst, avait remporté deux médailles d’argent aux Jeux de Pékin en 2008. Devenue paraplégique à la suite d’un accident à l’âge de 13 ans, elle avait gagné la reconnaissance de son pays et du monde sportif. Et puis deux ans plus tard, la pauvre avait été victime d’un nouvel accident alors qu’elle s’entrainait sur une route de l’Ile de Majorque.

Rapatriée dans un établissement hospitalier de son pays, la sportive suscita la compassion des médias, qui s’apitoyèrent sur le sort d’une championne bien malchanceuse. Car plusieurs mois avant Pékin, Monique avait déjà été victime d’une collision, avec une voiture cette fois, alors qu’elle s’entraînait à Tampa Bay, en Floride. Avec des conséquences graves: en plus d’être paralysée des jambes, le choc lui avait causé une rupture de la moelle épinière. Mais une nuit, allongée immobile sur son lit d’hôpital hollandais, l’athlète ressentit des spasmes. Elle raconte: "L'inactivité me rendait folle. Une nuit, je me suis mise à serrer le poing pour regagner un peu de force dans cette main. C'est là que j'ai senti un chatouillement dans un de mes pieds". Trois mois plus tard, elle marchait.

Elle courait même, de plateau télé en rédaction de journal, d’émissions de radio en cérémonie à son honneur. Et même, devenue cycliste valide professionnelle, elle ajoutait à ses prouesses l’un ou l’autre marathon, histoire d’adjoindre du miraculeux à l’extraordinaire. Le maire de sa ville natale lui remit la Médaille d’Honneur locale et la fantastique Monique devint une star adulée.

Malheureusement, il se trouve toujours l’un ou l’autre sceptique, un pisse-froid de mauvaise humeur, un saint Thomas dubitatif… pour remettre en cause les belles histoires. Au lieu de remercier je ne sais quelle divinité, de chanter les louanges d’un saint patron bienfaiteur des cyclistes… des médecins ont commencé à étudier son cas et à soupçonner une arnaque.