J’ai deux mots à vous rire - Analyse de cent
Von Claude Frisoni Artikel nur auf Französisch verfügbarDiesen Artikel hören
Arrivé à sa centième contribution, notre chroniqueur chronique a papillonné parmi ses errances.
Ainsi donc, après avoir volé avec insouciance vers les antipodes, faisant exploser au passage mon empreinte carbone, j’ai appris que mes correspondances hebdomadaires avec les lecteurs du Journal atteignaient le chiffre rond de 100 exemplaires. Bon sang, cent, sans rire ! Voilà qui ne nous rajeunit pas. Pour marquer ce chiffre rond de ces conversations à sens unique, j’ai folâtré parmi ces correspondances, dans le but bien innocent de voyager dans le temps. Depuis la toute première fois, le 3 janvier 2021, jusqu’à aujourd’hui. Ce qui permettra de constater la précision et la pertinence impertinente de mes errances.
« Pour marquer ce chiffre rond de ces conversations à sens unique, j’ai folâtré parmi ces correspondances, dans le but bien innocent de voyager dans le temps. »
Voici donc, au hasard par ordre chronologique des aiguilles d’une montre.
- Mais ce que je peux prédire avec certitude pour 2021, c’est que le futur comme l’avenir, ça restera pour plus tard.
- Parmi tous les astrologues, tarologues, numérologues et autres machinologues, les cancérologues restent les plus capables de prévoir l'avenir.
- Comme le dit le sage : « Celui qui cherche la lumière est toujours heureux de trouver un interrupteur. »
- Ainsi, quand on leur révélerait que c’est le fait d’avoir des mains avec le pouce en opposition qui a permis à l’homo sapiens de fabriquer des outils, ils pourraient s’écrier : « Le pouce ? Vraiment ? Ah bon… Le pouce… Encore eût-il fallu que nous le sussions. »
- Disons juste qu’avec Napoléon, forcément, ça empire !
- N’oublions jamais que l’interdiction de rigoler est toujours le premier pas vers l’obscurantisme. Et vers la déprime, qui nuit au discernement. Car quand les idées noires font les nuits blanches, tous les chats sont gris.
- Car enfin, Melusina, c’est un conte, un conte avec Sigefroi, Sigefroi qui est un comte ; un comte qui compte beaucoup pour Melusina. Un conte avec un comte qui compte, dans un pays connu pour ses hauts taux mobiles et ses bas taux flottants…
- Le plus grand honneur pour un nom propre, c’est de devenir un nom commun. Garantie de passer à la postérité, même de son vivant ! Ça s’appelle une antonomase. Et quand on sait ce que nous ont laissé Louis Béchamel de Nointel, John Loudon Macadam, Eugène Poubelle ou Lord Sandwich, on se dit qu’ils sont bien plus grands devenus communs que s’ils étaient demeurés des propres à rien.
- Un juif antisémite ? ll y a bien des Égyptiens antiquaires.
- ll suffisait pourtant de regarder la panique provoquée par les incendies un peu partout cet été pour le constater ; souvent, le chaud provoque l’effroi.
- On dirait qu’au pays des Lumières, il y a un sérieux problème d’éclairage. Car on y trouve de moins en moins d’esprits éclairés, de plus en plus d’allumés et trop d’illuminés…
- En vérité je vous le dis, une civilisation, c’est le temps historiquement bref qui précède la décadence.
- Car pour ce gigantesque réseau antisocial aussi : ne pas faire la guerre ne suffit pas, encore faut-il foutre la paix !
- Signe des temps. On s’est tellement réjouis de la fin de la guerre froide, que même diplomatiquement, on a hérité du réchauffement climatique.
- C’est un des mystères de la géométrie moderne : plus les écrans sont plats, plus les programmes sont creux.
- Nous avons un avantage sur tous les autres pays voisins. Nos instituts bancaires pourraient offrir à l’Autofestival d’intéressants hauts taux mobiles et au Salon de la plaisance d’imbattables bas taux flottants.
- Si de Gaulle affirmait tristement « la vieillesse est un naufrage », on peut préférer constater sobrement « la vieillesse est un autre âge ».
- On devait se tutoyer entre citoyens comme d’autres se tutoyèrent plus tard entre camarades. Ce qui a parfois prêté à confusion : « Tu tues, toi ? Non, mais je tutoie. »
- La révolte gronde, elle rugira bientôt. Alors, contre les humains, les animaux seront pires que des bêtes.
- Car s’il y a l’oral et l’écrit, les cris c’est quand même l’oral.
- Il fut un temps, quand les bois de justice, charmant petit nom de la guillotine, étaient dressés en permanence sur la place publique, les choses étaient plus simples à cette époque, tous les condamnés étaient coupables. Au moins en deux.
- C’est une base de la sagesse : s’envoyer en l’air, c’est encore le meilleur moyen de prendre de la hauteur.
- Car il ne faut jamais essayer de tuer le temps, il finit toujours par se venger.
- Les espiègles primates le démontrent tous les jours, mieux vaut les bêtises avec les amis que l’intelligence avec l’ennemi.
- « Le nationalisme, c’est la guerre », tant il est vrai qu’un drapeau, ça n’est souvent qu’une sorte de drap pour lequel on se fait trouer la peau.
- Dans un esprit de conciliation, j’ai trouvé le moyen pour que chacun puisse choisir ses saints préférés. Entre les saints à auréole, les seins à aréole. Et l’essaim à alvéoles.
- Qui c'est qui est content ? Qui c'est qui dit : « Merci la guerre » ? La Mère Patrie et le Père Lachaise.
- Je ne manque jamais de rappeler avec fairplay que les Chinois aussi mangent avec des baguettes. Même s’ils ne portent pas de bérets.
Et nous voici arrivés à la centième. Merci de m’avoir supporté jusque-là. Et promis, j’essaierai de faire pire les prochaines fois.