Dans un contexte de crise du logement, certaines entreprises doivent aider leurs nouvelles recrues à se loger. Une aide de plus en plus nécessaire pour que le pays reste attractif.
C'est le casse-tête de l'été dans les stations balnéaires, où loger l'armée de saisonniers qui sont venus prêter main forte aux commerces pour réguler l'afflux de touristes ? Dans un contexte de pénurie générale de logements, le Luxembourg n'échappe pas à la règle, et les entreprises doivent parfois faire preuve d'imagination pour attirer les talents au pays. C'est le cas de Carlo Cravat, patron de l'hôtel du même nom, qui s'est résolu il y a 25 ans déjà à acheter une maison pour loger certain·e·s de ses employé·e·s, principalement les stagiaires. Pour ce dernier, la problématique n'est pas nouvelle, même si la situation est devenue plus tendue ces dernières années : "C'est ma femme qui a vu qu'il y avait un problème pour que nos jeunes trouvent à se loger. Nous avons trouvé une maison que nous avons rénovée, avec sept chambres. Nous les réservons aux stagiaires, aux jeunes qui arrivent le temps qu'ils trouvent un logement par eux-mêmes, ce qui prend de plus en plus de temps", raconte-t-il.
Aujourd'hui son équipe est plutôt stable, ses employé·e·s de longue date ont donc un logement durable, mais c'est pour les jeunes stagiaires que le patron s'inquiète : "C'est le cas qui pose le plus de problème. Beaucoup de propriétaires ne veulent pas louer pour quelques mois, c'est une problématique qui n'est pas prise en compte par les politiques. J'ai actuellement 8 stagiaires qui cherchent un logement pour septembre, c'est vraiment très compliqué pour eux, surtout au vu des loyers rien que pour une simple chambre", estime le patron qui ne peut pas loger tout le monde dans sa maison. Pour les chanceux·euses qui peuvent y être logé·e·s, le loyer est de 800 euros, "tout compris", qui est payé à l'employeur. Contrairement à d'autres bénéfices en nature, l'employeur ne déduit pas le logement à ses employé·e·s, comme c'est le cas pour d'autres choses, comme les voitures de fonction ou les chèques-repas qui font l'objet de déductions fiscales.
Carlo Cravat essaie de voir le verre à moitié plein et se considère encore chanceux quand il compare avec d'autres capitales européennes : "J'ai un confrère qui m'a dit qu'à Berlin il pouvait y avoir jusqu'à 40 personnes qui font la queue pour espérer avoir un logement. J'ai mon fils qui est étudiant à Amsterdam. C'était un enfer pour trouver quelque chose en tant qu'étranger, et j'ai dû payer 6 mois de loyer d'avance en plus de tous les frais, c'est énorme ! Alors si l'on compare la situation au Luxembourg, on n'en est quand même pas à ce point."
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