Profils indépendants recherchés

Par Audrey SomnardLex KlerenMisch Pautsch

Les entreprises sont toujours en recherche de membres pour leur conseil d'administration. Pour les administrateur·rice·s indépendant·e·s, ce recul est nécessaire pour assurer une bonne gouvernance. Mais les profils recherchés ne sont pas toujours en accord avec les besoins de l'entreprise. Explications.

Avoir un conseil d'administration (CA) est une obligation pour certaines structures et certaines tailles d'entreprises. Et elles sont nombreuses au Luxembourg. Cela fait souvent partie de la gouvernance des entreprises, un bon conseil d'administration c'est la garantie que les affaires sont bien gérées, que des sages veillent au grain et prennent de bonnes décisions, dans l'intérêt de l'entreprise. "La loi intègre cette notion de gestion 'en bon père de famille' quand on est membre d'un conseil d'administration. C'est un peu vague mais cela veut dire qu'il faut avoir une bonne attitude", explique Spyros Binias, spécialiste et conseiller en matière de gouvernance et de conseils d'administration. Ce dernier a lancé cet été une pétition, qui n'a pas recueilli les suffrages nécessaires, pour "introduire l'obligation d'inclure un nombre approprié d'administrateurs indépendants au sein du conseil d'administration (ainsi que des comités du conseil d'administration) des sociétés résidentes luxembourgeoises".

Si le sujet n'a pas passionné les foules, le spécialiste estime que son initiative peut servir à démarrer une conversation sur le sujet des conseils d'administration : "Quand on ne peut pas voter en tant qu'étranger, soumettre une pétition c'est un peu reprendre le pouvoir. Ce qui m'intéressait avec cette pétition, c'est d'avoir un cadre en cas de conflit d'intérêt par exemple car l'on peut être exclu d'un vote, à la discrétion du board. La loi ne couvre pas ces cas."

Le paradoxe du secteur c'est qu'il faut réussir à trouver des personnes compétentes, motivées et intègres pour aider à la bonne gouvernance d'une entreprise dont ils·elles ne sont pas employé·e·s. Un recul nécessaire mais quid de décisions fâcheuses qui entraînent des pertes irrémédiables pour l'entreprise ? Si la prise de risque est trop importante, personne ne voudra alors prendre la responsabilité d'un tel poste. "Il y a des discussions en cours, sur les réseaux sociaux uniquement pour le moment. La responsabilité des membres d'un board devrait être de trois fois le montant de leurs indemnités, des règles qui devraient être mises en place dès le départ. Il y a beaucoup de règles qui permettent d'atténuer les risques, aussi bien pour les entreprises que pour les membres de board."

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