Pensions, un acquis social à l’épreuve du temps

Par Camille FratiLex Kleren

Le premier siècle d'existence des pensions avait été marqué par leur extension progressive tant en termes de droits que de bénéficiaires. Le suivant semble devenir celui de leur rétractation progressive devant les difficultés de financement du système.

C'est peut-être l'un des acquis sociaux les plus précieux, les plus chargés de symbole. Dans une société moderne dominée par la valeur du travail et de la contribution à l'effort national, la pension permet aux citoyen·ne·s de vivre décemment après une carrière bien remplie, de profiter de la vie qui leur reste tandis que la force commence à les quitter. Une période de répit plus ou moins longue et dans une plus ou moins bon état de santé selon l'existence qu'ils·elles ont menée et, il faut le dire, la loterie aveugle de la vie.

Retour aux origines des pensions. Le système luxembourgeois n'est pas le plus ancien – le premier régime de retraite fut créé pour les marins français sous Louis XIV, au XVIIe siècle. Mais il est réellement apparu comme chez nos voisins dans le sillage de la Révolution industrielle et des grandes luttes sociales destinées à améliorer les conditions de vie des ouvrier·ère·s. Avec un peu de retard, tant les gouvernements ont laissé le champ libre aux patron·ne·s des usines et des mines pour s'occuper de leurs salarié·e·s, comme l'explique l'historien Denis Scuto dans l'article "La naissance de la protection sociale au Luxembourg".

Certain·e·s mettent en place une caisse de secours pour les ouvrier·ère·s victimes d'un accident du travail – mais ceux et celles-ci ne touchent qu'une somme dérisoire plus proche du dédommagement que d'un revenu de remplacement. Idem pour les pensions qui apparaissent dans les années 1890, octroyées sous conditions, et qui représentent à peine la moitié d'un salaire. Les industriel·le·s comptaient aussi sur le fait qu'il revenait, d'après la loi, aux communes de prendre en charge les indigent·e·s.

Accède à la suite du contenu.

  • Abonnement annuel

    185,00 €
    /an
  • Abonnement mensuel

    18,50 €
    /mois
  • Zukunftsabo pour abonné·e·s en-dessous de l'âge de 26 ans

    120,00 €
    /an

As-tu déjà un compte ?

Connecte-toi