Panique dans la bouche : la peur du dentiste

Massimo se souvient encore très bien de ce moment qui, aujourd'hui encore, le fait paniquer rien qu'à l'idée de voir un·e dentiste. "Si tu as mal, lève la main et j'arrêterai, d'accord ?" Une phrase censée rassurer, mais qui a brisé à jamais la confiance de Massimo dans les dentistes, car, quand il a levé la main, le dentiste lui a répondu : "Allons, ça ne fait pas mal !" Aujourd'hui, des années plus tard, le trentenaire hésite encore à appeler un cabinet dentaire, il n'en a pas visité un depuis une éternité. "En fait, je ne me souviens pas d'avoir jamais aimé aller chez le dentiste."

Ce sont plusieurs incidents qui ont transformé la peur de Massimo – au début simplement la nervosité habituelle de tout un chacun – en une véritable panique. D'abord, les reproches constants qu'on lui faisait de ne pas prendre soin de ses dents, alors qu'il les brossait déjà plusieurs fois par jour lorsqu'il était petit. Puis le moment de choc mentionné plus haut. "Jusqu'à aujourd'hui, je me demande comment le personnel médical peut être aussi insensible et brutal avec les enfants", explique le trentenaire. Peut-être n'était-ce que de la malchance, mais Massimo n'est qu'un·e des nombreux·euses patient·e·s qui ont développé une peur panique des dentistes en raison de mauvaises expériences.

Quand la confiance est rompue

La dernière expérience de ce type remonte à quelques années seulement, lors de sa dernière visite dans un cabinet dentaire. Après des années de soins méticuleux pour prévenir tout problème bucco-dentaire, Massimo a perdu une dent durant un confinement lié au Covid-19 et a cherché désespérément un nouveau cabinet. Après plusieurs refus dus à son anxiété, il a trouvé ce qu'il cherchait : "À un moment donné, je me suis donc assis sur une chaise dans un cabinet et j'ai tremblé comme un champion du monde. Puis tout s'est passé autrement que prévu." Le dentiste que des ami·e·s lui avaient proposé était aimable, doux, prenait son temps. Rendez-vous après rendez-vous, non seulement les problèmes dentaires de Massimo ont diminué, mais sa panique s'est également atténuée.

"Cependant, lorsque je me suis présenté pour le dernier traitement, on m'a annoncé que mon dentiste avait changé de cabinet et qu'on me laissait à son successeur." Massimo a dû constater que cette dernière n'était malheureusement pas très douée avec les patient·e·s anxieux·euses, si bien que le jeune homme a quitté le cabinet sans être traité et en larmes. Actuellement, des années plus tard, le trentenaire a de nouveau choisi trois médecins de confiance potentiel·le·s, mais n'a pas encore trouvé le courage de prendre rendez-vous.