Où est l'art dans l'intelligence artificielle ?

Les progrès technologiques rapides de ce que l'on appelle la quatrième révolution industrielle place les artistes et le monde juridique devant des défis majeurs. Avec l'émergence de l'intelligence artificielle et de l'apprentissage automatique, il devient de plus en plus nécessaire de mettre en place un cadre juridique capable de suivre le développement et l'utilisation de ces nouvelles technologies. En outre, de nouvelles préoccupations juridiques apparaissent en ce qui concerne la protection des données, les droits d'auteur et de brevet et la question de savoir qui est responsable en cas de dysfonctionnement des systèmes automatisés. Les artistes sont particulièrement touché·e·s par le changement et les problèmes qui en découlent. Le Lëtzebuerger Journal a rencontré l'artiste Chris Duhazé pour un entretien sur ce thème.

Chris est un artiste illustrateur, il crée des images, tant sur papier que numériquement, et les vend via la plateforme en ligne Artstation. L'année dernière a émergé un mouvement de protestation. Certaines personnes ont commencé à y télécharger des images numériques, également appelées digital artworks (œuvres d'art numériques), générées par une IA. Certaines d'entre elles étaient si bonnes que d'autres artistes se sont senti·e·s trahi·e·s. En guise de protestation, tou·te·s ont retiré leurs œuvres de la plateforme. Depuis, l'IA génératrice d'images a encore beaucoup évolué. Chris prévoit en fait d'ouvrir un studio graphique en juin prochain – c'est pourquoi l'action de protestation a été suivie d'inquiétudes existentielles.