« On ne laisse pas le choix aux parents »

Par Christian BlockLex Kleren Changer en allemand pour l'article original

L'offre des assistant·e·s parentaux·ales diminue depuis des années – au niveau régional et global. Le ministère de l'Education veut désormais y remédier. Aperçu d'une profession dont beaucoup ne peuvent pas en vivre.

Sa pétition n'a eu qu'un succès mitigé. Près de 1.000 personnes ont soutenu la demande de Victoriya Pop pour un « traitement équitable » des parents de jour. Plus de quatre fois ce chiffre aurait été nécessaire pour obtenir une débat public. Pourtant, cette mère de deux enfants ne perd pas espoir.

Ce n'est qu'en septembre dernier que Victoriya Pop a commencé à travailler comme assistante parentale. Sa situation familiale a été déterminante dans sa décision : elle peut ainsi réagir de manière plus flexible aux horaires scolaires de ses enfants, elle qui travaillait auparavant dans une structure de garde d'enfants. Mais il n’a pas fallu longtemps pour qu'elle constate des problèmes. Comme beaucoup d'assistant·e·s parentaux·ales avant elle, elle voit les parents s'interroger lorsqu'on leur explique qu'ils doivent payer nettement plus pour ce type de garde que dans une crèche ou une garderie.

L'État participe aux frais de garde des enfants via le dispositif du chèque-service accueil (CSA). Le revenu du ménage est pris en compte, tout comme le nombre d'enfants ou le type de garde. Pour les crèches et les garderies, il s'agit de six euros maximum par heure, pour l'assistance parentale de 3,75 euros maximum (supplément de nuit : 50 centimes). L’état subventionne au maximum 60 heures par semaine. Les enfants âgés de un à quatre ans bénéficient du programme d'éveil multilingue dans les crèches et autres. Cela correspond à 20 heures gratuites. Ce n'est pas le cas pour les parents de jour.

Comme Victoriya Pop, de nombreuses assistantes parentales du pays sont actuellement dans la même situation : sans le revenu du·de la partenaire, le compte n'y est pas. Il y a plusieurs raisons à cela. D'une part, le travail entraîne des frais supplémentaires. L'inscription obligatoire à la caisse nationale de santé (CNS) en tant que travailleur indépendant peut coûter plusieurs centaines d'euros par mois. Mais si l'on veut être indemnisé dès le premier jour en cas de maladie pour la perte de revenus (même si ce n'est qu'à hauteur de 80 pour cent), il faut en plus s'inscrire à la mutualité des employeurs. Il n'en reste pas moins que le risque d'une fermeture temporaire subsiste, par exemple lorsque sa propre progéniture a attrapé la grippe intestinale. Il est également obligatoire de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle et d'adapter son logement, par exemple en protégeant les escaliers ou les fenêtres, ce qui peut également entraîner des frais. Les produits de consommation courante, la nourriture et les boissons coûtent de l'argent. Au vu de l'augmentation des prix, on peut douter que la contribution de l'État de 4,50 euros suffise pour offrir un repas principal équilibré, sans parler du petit-déjeuner ou des collations.

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