Moteurs de la société - Claudine Dumont
Contenu sponsoriséÉcouter cet article
En coopération avec Losch Luxembourg, nous présentons régulièrement des femmes qui, par leur parcours professionnel ou tout simplement par leur histoire personnelle, ont un impact très particulier sur la société luxembourgeoise.
La meilleure façon de définir Claudine Dumont serait de dire qu'elle aime aider. Aider les jeunes surtout, mais aider en général. Conseillère d'orientation et de réorientation à l'ADEM, son poste lui va donc comme un gant. Sous un ciel bleu et le sourire aux lèvres, elle se faufile entre les voitures de Losch Import, habillée de vert.
Un vert Škoda parfaitement en ligne avec la voiture qu'elle s'apprête à tester : le modèle ENYAQ Coupé RS iV, 100% électrique, de la marque tchèque. "Je ne suis pas une fanatique de voitures", rigole-t-elle. "Mais je trouve que c'est une chouette invention." (rires) Recouverte de noir de la carrosserie au logo, avec de minutieux détails verts, la Škoda en jette. Classe, imposante et sportive à la fois.
L'ENYAQ est une étincelle en journée comme pendant la nuit. Alors que ses phares full LED éclairent et marquent l'allure majestueuse du véhicule le soir, ses formes élégantes attirent les regards le matin. Ce n'est cependant que la face visible de l'iceberg, car le spectacle continue à l'intérieur. Sièges sport, matières agréables, noir élégant, haute technologie et espace à l'avant comme à l'arrière : ici, confort et chic vivent le mariage parfait.
"J'adore. Clean… minimaliste, j'aime ça", commente Claudine qui prend place dans son siège conducteur·rice. Directement, elle est attirée par la taille de l'écran tactile d'info-divertissement se trouvant devant elle : "On pourrait regarder Netflix !" (rires) SmartLink, de son nom, permet, comme tout système du genre, d'utiliser les applications du smartphone y étant connecté. Ce qui le rend unique, cependant, est qu'on peut y intégrer une carte SIM.
"De base, je n'ai jamais voulu travailler dans le domaine social", dit Claudine, impressionnée par les informations de conduite qui s'affichent comme par magie en bas de son champ de vision, sur le pare-brise. Mais après le lycée, elle a remplacé dans une école primaire. "C'est la première fois que je me suis dit que j'aimais travailler avec des gens. J'adore les enfants, mais je n'en veux pas. Je vis et profite d'une vie très égoïste quand je rentre à la maison – et je l'assume." Par le passé, elle a connu des phases difficiles : "J'ai quitté la maison à 19 ans."
Luxembourgeoise et fière de l'être
Au volant de la Škoda, Claudine fait tourner les têtes en plein centre-ville. Elle traverse l'avenue de la Liberté, s'arrête au feu devant la Gëlle Fra, prend la température du centre Hamilius. On n'ira d'ailleurs pas beaucoup plus loin car pour Claudine, il n'y a pas mieux que Luxembourg-Ville : "Ceux qui viennent de Mersch m'en voudront mais pour moi, la ville a toujours été le point central du pays." (rires)
Les pneus, embellis de jantes 20'' NEPTUNE anthracites avec inserts Aéro, adhèrent aux rues pavées et nous rapprochent de notre destination : le Grund. "Dès que j'ai commencé à aller boire des coups, je suis toujours sortie en ville." Les cafés lui ont aussi permis de financer sa vie, ayant quitté la maison tôt. "Le Bronx, l'Atelier, le GoTen… J'avais besoin de travail et j'en ai trouvé." Elle a aussi servi dans le restaurant d'un chef sushi renommé : "Comme je suis asiate, je suppose que ça rendait bien." (rires)
Pourtant, Claudine est une vraie luxembourgeoise. Avec son lot de traditions… comme la Schueberfouer. "J'y ai travaillé aussi, dans un restaurant traditionnel et je servais du poisson frit. Chez Armand, c'était top. Une période magnifique. Pendant 3 semaines, tu vis dans une bulle. Les gens avec qui tu travailles, tu travailles comme un fou avec eux, tu te tapes des cuites avec eux et tu pleures avec eux."
"C'était comme une famille", continue-t-elle. "Vu ma situation, ça me faisait énormément de bien. Depuis, tous les ans, quand je vais à la foire pour la première fois, c'est un sentiment indescriptible. C'est un feeling de fin d'été et de début d'automne. Un feeling de 'Ah, Fouer… Du bass erëm do !'" Des étoiles se forment dans ses yeux. "Je dis toujours qu'à Luxembourg-Ville, j'ai vécu les plus beaux, mais aussi les pires moments de ma vie. La ville et moi, on a une très longue et très forte relation."
Claudine passe le pont du Grund et longe le Scott's. Le soleil est au rendez-vous et les terrasses remplies. Quelques mètres et cafés plus loin, elle se gare. "La voiture est super à conduire", se réjouit-elle. "Super easy." Malgré les ruelles biscornues du quartier et ses places de parking étroites, aucun souci. L'aide à la sécurité, un capteur qui freine en cas de collision imminente, protège les passant·e·s et cyclistes, nombreux·ses par ici.
Le Park Assist aussi rassurera les moins à l'aise au volant. La dernière place disponible est un créneau ? Même chose, l'ENYAQ freinera de lui-même en cas de braquage trop juste. Ça aide à se garer et entraîne le·la pilote sans prendre le moindre risque. Si en plus on considère le Travel Assist, qui lui vérifie les distances de sécurité pendant la conduite, on peut dire sans hésitation que la Škoda rend toute route facile et agréable.
Energie positive
Si la restauration a permis à Claudine de vivre, elle lui a aussi appris beaucoup. "C'est pour cela que je valorise énormément ce métier. Mon petit ami me dit toujours que je donne trop de pourboire, mais de mon point de vue, on ne peut pas en donner trop." C'est également là qu'elle a trouvé sa voie : "Le restaurant, c'est travailler avec les gens. Tu écoutes les gens et leurs problèmes… Tu dois toujours avoir une bonne attitude pour qu'ils se sentent compris."
Cette réalisation combinée à une envie de plus et à une expérience dans une maison relais où elle a réalisé que le personnel éducatif n'était pas toujours ce qu'il devrait être l'a alors convaincue. Elle s'est dit : "Je vais aller étudier ça parce que je veux faire les choses différemment." C'est ce qu'elle a fait en obtenant son diplôme de Bachelor en alternance à Namur avec un travail en parallèle chez Caritas, ici au Luxembourg.
"J'ai écrit sur les jeunes qui, dans leur vie, n'ont connu que des échecs. Je me suis demandée comment une relation avec une personne peut représenter un levier de changement", explique-t-elle. "Je me souviens encore du titre qui cite Jean-Paul Sartre. J'étais super fière de moi. 'L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-même de ce qu'on a fait de nous.' Pour ces filles, c'est la vérité. Parce que beaucoup de leurs traits de caractère ont vu le jour à cause d'un entourage non-favorable."
Ces filles, ce sont celles qui sortent de la prison pour mineurs de Schrassig – et le projet pour lequel Claudine a travaillé chez Caritas leur était dédié. "J'aime travailler avec les jeunes. Surtout ceux qui n'ont pas de famille stable parce qu'ils ont besoin d'un cheerleader qui les motive et leur donne de l'énergie positive. Je déteste quand on parle de ces jeunes de manière réductrice. Oui, ils ne sont pas là où on s'attendrait qu'ils soient, mais ça ne fait pas d'eux des mauvaises personnes pour autant."
"Je déteste quand on parle de jeunes [en difficulté] de manière réductrice. Oui, ils ne sont pas là où on s'attendrait qu'ils soient, mais ça ne fait pas d'eux des mauvaises personnes pour autant."
Claudine Dumont
Un ou deux selfies avec la Škoda plus tard, Claudine arrive à hauteur du Oscar's. Elle commande une Ramborn bien fraîche. Les températures sont de plus en plus chaudes, une bonne gorgée lui permet donc de recharger ses batteries. Le temps qu'on boive un coup, l'ENYAQ pourrait en faire de même : sur borne publique rapide, sa recharge se fait en 38 minutes avec une autonomie maximale de 523 km pour la version Coupé RS.
Car la Škoda ENYAQ Coupé RS iV existe sous deux versions supplémentaires : la Version 60 qui elle plafonne à un non-négligeable 408 km et la Version 80X avec 4 roues motrices. En termes de couleurs, Brilliant Silver, Moon White, Race Blue, Graphit Grey, Velvet Red, Phoenix Orange et finalement Magic Black, un noir – Claudine peut en attester – réellement magique, sont au choix du client.
Aider ces jeunes qui ont "entre 13 et 18 ans" et qui sortent de Schrassig donc, les remettre sur le droit chemin. "Le classique au Luxembourg est qu'elles n'allaient plus à l'école parce qu'elles avaient fugué, mais souvent, elles avaient fugué parce que la famille n'était pas super. Qu'on parle de violence, de négligence ou tout simplement de parents dépassés… Chez certaines, il y avait beaucoup de drogues et d'alcool dans le mélange."
"C'est pour ça qu'un projet spécifique a été lancé." Spécifique et différent des autres de par son approche. "Un foyer dont le cadre est beaucoup plus ouvert parce qu'on était d'avis que, si on met des centaines de règles à une jeune d'un tel profil, elle partira. Dans d'autres foyers, tu dois rendre ton téléphone le soir, tu n'as pas le droit à des sorties… Mais plus tu confisques aux jeunes, plus ils voudront découvrir."
Passé 18 ans, les filles sont légalement forcées de quitter ces foyers pour des logements encadrés. "Des locations que des propriétaires privés louent pour cette cause. Le loyer est plafonné, mais tu peux le décompter de tes impôts." C'est lors de cette deuxième étape qu'on apprend aux filles comment habiter seules. Après 3 ans à travailler au foyer, Claudine en a fait de même et a choisi une "suite logique" : changer d'équipe, en faveur du logement encadré.
Une fois de plus, le cadre y était différent. "On disait que si on voulait qu'elles apprennent à vivre une vraie vie, on ne pouvait pas aller vérifier qu'elles aient lavé leurs toilettes tous les jours. On a donc essayé d'être plus conforme à la réalité. On fixait des dates auxquelles on allait passer faire un contrôle. C'est aussi elles qui payent leur loyer elles-mêmes. Bien sûr, tu prends un risque… Mais il faut les laisser commettre des erreurs."
Ce n'est pas difficile de voir à quel point ces jeunes et leur futur tiennent à cœur à Claudine. Si, depuis son premier coup de pédale, elle fait allusion à une enfance difficile dans sa famille, elle ne l'aborde pas. Ou du moins elle ne l'abordait pas jusqu'à maintenant… "J'ai été adoptée", se lance-t-elle. "Mes parents adoptifs ne pouvaient pas avoir d'enfants, alors ils en ont adopté 3 en Corée du Sud." Dont elle et sa sœur biologique.
L'exemple de ce qu'elle prône
"Dès le début, on a remarqué que s'ils voulaient des enfants, ce n'était pas parce qu'ils aimaient les enfants. Ils voulaient des enfants parce que, de ce temps, ça faisait partie du statut. Un jour, ma mère m'a dit avoir pris des enfants asiatiques parce que ça correspondait mieux niveau couleur de peau que des africains. J'étais choquée. Si on adopte un enfant parce qu'on en veut vraiment un, la couleur de peau n'a pas d'importance."
"On est vite devenus des déceptions pour nos parents et il y a eu beaucoup de violences… De plus, à l'adoption de mon frère, ils ont eu un enfant biologique. Dès ce moment, pour nous 3, ça a empiré. L'enfant biologique ne s'en est jamais pris sur la gueule. Nous, plus qu'assez." Du haut de ses 12 ans, la sœur de Claudine (qui en avait alors 11) s'est enfuie. "Elle est allée dans un foyer après avoir dit au juge qu'elle ne voulait plus revenir."
Claudine, elle, est restée pour son frère. "Pour lui, c'était horrible. Nos parents étaient déjà horribles avec ma sœur et moi, mais avec mon frère, c'était…" Ses yeux se remplissent de larmes qu'elle ne peut retenir. "Oui… Finalement, on leur a rendu la vie facile. On est partis." Pour elle, ça s'est fait une semaine avant Noël. "Je me sentais mal parce que mon frère n'avait que 16 ans. Mais je ne pouvais plus. Ça fait 19 ans. Je n'ai pas revu mes parents depuis."
Son frère a été mis à la porte, sans nulle part où aller, en plein hiver, peu de temps après. Avec l'aide de Claudine, qui alors habitait à Mertzig pour des raisons financières et qui ce soir-là s'est rendue en ville pour aller le chercher, il a pu trouver un foyer où loger. Désormais, les 3 n'ont presque plus de contact : "Si on se rapproche, ce sujet refera surface et aucun de nous ne veut ça. C'est trop de peur, de malheur, de tristesse."
"Aujourd'hui, j'assume tout ça. J'ai eu besoin de temps pour me détacher du sentiment que je suis une ratée… et maintenant j'en parle. Je me dis que je n'ai plus à en avoir honte. Au fond, je n'aurais jamais dû en avoir honte, mais quand on passe autant de temps dans un environnement toxique…" Claudine rigole, son sourire est de retour : "C'est marrant parce que c'est justement à cause de ça que je n'ai jamais voulu travailler dans le secteur social."
"Je n'ai jamais voulu correspondre au cliché de celle qui aide ceux qui passent par le même obstacle qu'elle", continue-t-elle. "Je ne me suis jamais comparée à ceux que j'aide. C'est très important pour moi de le préciser. Je ne veux pas être comme ceux desquels on dit : 'Lui, il aide les accros à la drogue parce qu'avant, c'était un junkie.' Ce n'est pas parce que tu étais un junkie que tu es capable de bien accompagner une personne."
De 0 à 100 km/h en 6,5 secondes : même si le Grund ne permet pas d'en faire le test, la performance du moteur électrique de l'ENYAQ n'est pas à omettre.
Verres vides, boissons terminées. Retour à la Škoda. De 0 à 100 km/h en 6,5 secondes : même si le Grund ne permet pas d'en faire le test, la performance du moteur électrique de l'ENYAQ n'est pas à omettre. Sa boîte automatique offre au·à la pilote une expérience super agréable en toutes conditions lors de la conduite, mais aussi le reste du temps grâce aux services à distance qu'offre le Škoda Connect.
Après 6 ans chez Caritas, Claudine est partie découvrir le nouveau concept des International Public Schools (IPS) depuis leur SPOS (ou CEPAS). "C'est intéressant qu'autant de nationalités soient réunies dans un seul lycée – chez les élèves mais aussi chez les profs, de voir comment la pédagogie diffère d'un pays à l'autre. J'y ai trouvé des professeurs qui, comme moi, optent pour le renforcement positif au lieu de pointer du doigt ce qui ne va pas."
Les salles de classes n'avaient par ailleurs rien de nouveau pour elle. Par le passé, elle a donné des cours de luxembourgeois en tant que bénévole. "J'ai fait ça au Haricot de Bonnevoie puis à la Fondation de la Maison de la Porte Ouverte. Je m'étais dit : s'il y a des gens motivés à apprendre une tout autre langue, pourquoi ne pas les aider ? Parce que pour quelqu'un qui vient de Syrie ou d'Afghanistan, le Luxembourgeois… c'est du Chinois !" (rires)
Les cours étaient gratuits et accueillaient des réfugié·e·s, des SDF mais aussi des personnes âgées venant de l'étranger. "Toutes les semaines, les mêmes personnes revenaient. J'avais des demandeurs de protection internationale, un monsieur qui était à la rue – parfois il n'était pas complètement là mais ce n'est pas grave – et aussi une vieille dame du Rwanda qui était assise là avec 3 feuilles de papier et parfois un crayon qui était au bout."
"Apprendre le luxembourgeois est vraiment très, très dur, mais on s'amusait", continue Claudine. "Ces cours m'ont beaucoup apporté en tant qu'être humain. Ton cœur s'ouvre quand tu les vois faire ces efforts pour appartenir au Luxembourg et trouver leur place dans la société. Mais ça fait d'autant plus mal quand tu vois à quel point on leur rend ce but difficile à atteindre. Je trouve ça très grave quand les gens disent qu'ils ne font pas d'efforts."
Clignotant côté gauche enclenché, nous voilà devant la gare. "Je n'avais encore jamais roulé en électrique", commente Claudine. "C'est une bonne surprise, je trouve ça très agréable. L'ENYAQ me plaît énormément, à l'intérieur comme à l'extérieur. Super agréable et confortable. Malgré sa taille, elle passe facilement partout. Puis elle est comme moi, élégante, puissante et agréable à regarder !" (rires)
À présent, Claudine travaille donc à l'ADEM. Pendant son temps à l'IPS, elle s'est trouvée une passion pour l'orientation. "Selon la loi, chaque lycée devrait avoir une cellule en la matière, mais eux n'en voyaient pas l'utilité." Alors quand elle a vu l'annonce de l'ADEM, elle n'a pas hésité. Elle y oriente les jeunes et réoriente les adultes. "Les gens pensent que ceux qui viennent me voir sont des femmes de ménage ou des ouvriers de chantier, mais non… Certains ont un Master."
Une chose est sûre, Claudine, elle, ne regrette pas ses choix : "J'ai accompli tout ce que je voulais accomplir quand j'avais 30 ans." L'impact qu'elle a sur la société est l'exemple qu'elle donne : "Je prouve que, même si tu ne viens pas d'un environnement favorable, il est tout de même possible de faire quelque chose de ta vie." Son souhait, quant à lui, est simple : "Montrer qu'on vivrait tous mieux ensemble si on valorisait plus le positif."
La silhouette au toit incliné de la Škoda ENYAQ Coupé RS iV, superbe, rentre sur le parking de Losch après une balade de plusieurs heures. Claudine Dumont la gare et termine : "Une fois, j'ai lu un truc super. Ça parlait de résilience. Une longue étude a été réalisée à Hawaï, ils ont accompagné des jeunes venant de situations familiales difficiles sur 20 ans."
"Tous ceux qui s'en sont sorti ont dit que, à un moment dans leur vie, ils ont rencontré une personne qui leur a donné un amour inconditionnel. Quelque chose que, en principe, tout le monde devrait recevoir de ses parents."
"C'est quelque chose que je n'ai jamais oublié. Quand je rencontre des jeunes qui sont désespérés, j'espère que plus tard, quand ils seront grands, ils repenseront à moi et se diront que je les ai aidés."
"C'est la raison pour laquelle je fais tout ce que je fais aujourd'hui."