Les avocats pénalistes en plein cauchemar

Par Camille FratiLex Kleren

Une drôle d’affaire oppose Me André Lutgen, ténor du Barreau, au ministère public qui l’accuse d’outrage et intimidation envers un juge d’instruction. L’avocat comparaîtra cette semaine devant le tribunal d’arrondissement sous les yeux de confrères éberlués et inquiets.

Il est de bon ton de louer les relations harmonieuses entre les différentes branches de la justice – magistrat·e·s, greffier·ère·s, avocat·e·s, etc. De leur entente cordiale – ou du moins leur collaboration à tout point professionnelle – découle le bon fonctionnement de la justice. Si chacun·e fait bien son travail, les conditions sont réunies pour que jaillisse la vérité et que justice soit rendue.

En pratique, comme partout, frictions et tensions peuvent survenir. Mais elles mènent rarement, pour ainsi dire jamais, à une salle d’audience. C’est pourtant ce qui arrive à Me André Lutgen, ténor du Barreau et pénaliste chevronné, qui, pour l’anecdote, a lui-même officié comme juge d’instruction de 1978 à 1993. Inculpé d’outrage et intimidation envers un magistrat, il comparaîtra la semaine prochaine devant le tribunal d’arrondissement de Luxembourg siégeant en matière correctionnelle. « C’est une histoire folle », déplore Me François Prum, qui assistera Me Lutgen à l’audience aux côtés de Me Maximilien Lehnen.

Les faits remontent au mois de mai 2019. Le 27 mai, un salarié d’ArcelorMittal travaillant au laminoir de Differdange est victime d’une électrocution à l’intérieur d’une armoire électrique et décède. Comme cela est la règle, le périmètre est bouclé et des scellés sont placés sur le disjoncteur sur ordre du juge d’instruction le temps que les experts l’examinent. Leur venue est censée intervenir la semaine suivante, ce qui fait courir un risque économique à l’industriel puisque la coupure d’électricité condamne la production à être ralentie voire arrêtée, avec aussi des conséquences sur d’autres sites du sidérurgiste. ArcelorMittal évalue à 20,5 millions d’euros le préjudice économique d’un arrêt de production durant une semaine, sans compter la mise au chômage partiel de 200 salariés.

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