Le monde ne suffit pas

Le Global Footprint Network (GFN) établit chaque année des prévisions pour tous les pays et pour le monde, afin de savoir quand ils auront épuisé les émissions de CO₂ dont ils disposent, proportionnellement à leur taille. En principe, il s'agit de recenser la quantité de CO₂ émise par un pays et sa population, ainsi que la quantité que le pays peut stocker pour respecter l'objectif des 2°C. Si un pays dépasse sa propre limite, il vit aux dépens de l'environnement et des générations futures. Or, tous les pays n'atteindront pas ce seuil en 2023. Et c'est justement l'Inde, qui a dépassé cette année la Chine en tant que pays le plus peuplé du monde, qui n'a pas besoin de son contingent. Après le Qatar, le Luxembourg est le pays le plus mal loti au monde. Si tou·te·s les habitant·e·s de la planète vivaient comme les Luxembourgeois·es, l'humanité aurait besoin de près de huit Terres, selon le GFN. Des pensées justificatives surgissent rapidement : le tourisme à la pompe, la consommation des frontalier·ère·s, etc. Ces questions, entre autres, ont poussé le Conseil du développement durable (CSDD) à demander au Luxembourg Institute of Science and Technology (List) de réaliser une étude afin de mieux comprendre les chiffres du GFN. Le Lëtzebuerger Journal s'est entretenu à ce sujet avec Romain Poulles du CSDD et Frédéric Meys de Greenpeace.