L'âgisme, l'ennemi caché derrière la pénurie de talents

Les employeur·euse·s affirment qu'il n'y a pas de discrimination à l'égard des travailleur·euse·s âgé·e·s, précisant qu'au vu de la pénurie de candidat·e·s, qualifié·e·s ou non, les entreprises ne peuvent se permettre un tel luxe. Les recruteur·euse·s savent qu'il y a un problème et les demandeur·euse·s d'emploi âgé·e·s de plus de 45 à 50 ans déclarent ne pas trouver de travail.

Tout le monde s'accorde à dire que les travailleur·euse·s âgé·e·s ont beaucoup à offrir en termes d'expérience professionnelle et de vie, et qu'avec une formation, ils·elles pourraient être requalifié·e·s pour répondre aux besoins des nouveaux emplois qui font apparition sur le marché. Pourtant, ils·elles ne semblent pas être embauché·e·s par les entreprises luxembourgeoises. Est-ce pour la simple raison que les employé·e·s plus âgé·e·s recherchent des salaires plus élevés ? S'agit-il d'une question de gestion budgétaire à court terme ?

Dans une interview récente pour le Lëtzebuerger Journal, Fabrice Poncé, d'Action Intérim, a déclaré ceci au sujet du recrutement : « Nous devons examiner le vivier de candidats dont nous disposons, et non les candidats que nous souhaitons avoir. Nous devons reconvertir les gens et changer complètement notre attitude à l'égard de l'emploi des travailleurs âgés… mais cela n'est pas encore accepté par les employeurs. »

Les chiffres parlent d'eux-mêmes

Les chiffres récents de l'Adem (l'administration luxembourgeoise de l'emploi) confirment les propos de M. Poncé. Un premier coup d'œil révèle un marché de l'emploi positif et dynamique. À la fin du mois de mars 2022, 11.991 offres d'emploi étaient inscrites dans les registres de l'Adem et le nombre de nouvelles offres d'emploi a augmenté de 46,3% au cours des 12 derniers mois. Le taux de chômage est également tombé à 4,7%, un niveau bas qui n'avait pas été atteint depuis 2008.