La vente directe dans son assiette

On la voit déjà de loin, la boutique Regio largement ouverte de la ferme "A Lill" de la famille Peller. Depuis quatre ans, les passant·e·s peuvent y acheter des produits frais et se servir eux·elles-mêmes derrière le petit coomptoir d'épicerie fine, car les champs de légumes et de fleurs sont accessibles non-stop aux acheteur·euse·s. "Les fleurs sont bien sûr un grand point d'attraction, justement parce qu'on les voit depuis la rue principale", commente l'agricultrice Svenja Zelder. Avec son ami horticulteur et sa belle-mère, Mme Zelder s'occupe de la vente directe de "A Lill" – la vente principale de la ferme familiale, entre mai et novembre.

La commercialisation directe à la ferme est entrée dans les mœurs de nombreuses exploitations agricoles, au moins depuis la pandémie de Covid. Selon une enquête en ligne réalisée dans le cadre de l'enquête structurelle du Service d'économie rurale de 2021, à laquelle ont participé 1.719 exploitations agricoles – soit 92% de tous les domaines luxembourgeois -, 323 fermes au total pratiquent la vente directe. Il est difficile d'évaluer dans quelle mesure ce chiffre diffère de la réalité, car si les magasins à la ferme et les "duerfepiceries" (magasins de village) nécessitent un permis de construire, le commerce via un distributeur automatique, un container en libre-service ou une maisonnette, un réfrigérateur et une station-service pour le lait est relativement flexible et le nombre d'exploitations qui s'y essaient varie.