La sorcière qui a fait disparaître 12 médicaments

Si les contes de fées nous apprennent quelque chose, c'est à refuser les offres des sorcières. Mais l'extrait noir que Monique Meyer me présente est trop tentant : le café. Nous la rencontrons chez elle à Dudelange et c'est sans doute le breuvage le plus connu dans la cuisine de la "Diddelenger Kraiderfra" (la femme aux herbes de Dudelange). Elle ne porte pas de chapeau de sorcière et il n'y a pas de chat noir sur son épaule – mais dans sa cuisine, les chaudrons bouillonnent. Des teintures et des extraits étiquetés de livèche, d'armoise, de jiaogulan, d'aubépine, de plantain, … Autour de nous s'empilent des caisses de bouteilles vides et pleines, des tamis, des pipettes, des bouchons.

C'est sa propre histoire médicale qui a poussé Mme Meyer à s'intéresser aux plantes médicinales. À 55 ans, cette habitante de Dudelange a eu son premier infarctus du myocarde, suivi peu après d'un deuxième, puis d'une petite attaque cérébrale. À ce moment-là, on lui avait déjà posé trois stents, de petits implants médicaux qui maintiennent ses vaisseaux sanguins ouverts. Les interventions médicales lui ont sauvé la vie, mais ont aussi apporté leur lot de conséquences durables : "Je devais prendre 15 médicaments différents par jour, c'était tout simplement trop. Mais je m'y connaissais bien en plantes, car je passais beaucoup de temps chez ma tante en Allemagne. Elle vivait pour moi dans un autre monde – presque comme de la sorcellerie. C'est ainsi que j'ai découvert les plantes médicinales."