L'art peut-il guérir ? L'art-thérapie est une discipline qui se développe lentement en Europe. Aujourd'hui, au Luxembourg, il y a encore un long chemin à parcourir vers sa pleine reconnaissance. Qu'offre cette forme de thérapie et qu'est-ce qui la rend si particulière ?
Les thérapies artistiques sont des thérapies qui utilisent toute sorte de « média créatif comme moyen d'expression et de communication dans le cadre d'une relation thérapeutique ». Le terme d’art-thérapies inclut les thérapies par les arts visuels, la musique, la danse et le théâtre. Elles peuvent être appelées thérapies « pré-linguistiques » ou « non-verbales » car la plupart d'entre elles s'appuient sur d'autres formes de communication et de thérapie que le langage, à l'exception bien sûr de la thérapie par le théâtre. Ces formes de thérapies se sont développées professionnellement tout au long du 20ème siècle et aujourd'hui, elles sont mieux connues et réglementées. L'Association luxembourgeoise des art-thérapeutes diplômés (ALAtD) définit la profession sur son site internet comme suit : « Les art-thérapeutes ne sont pas des psychothérapeutes qui utilisent des moyens artistiques, mais des thérapeutes qui utilisent le potentiel psychothérapeutique des moyens artistiques. » Aujourd'hui, une personne peut obtenir un diplôme universitaire directement dans la discipline de l'art-thérapie dans plusieurs universités européennes. Elle peut ensuite travailler dans des institutions, des associations, des hôpitaux, ou même ouvrir un cabinet libéral.
L'ALAtD est une association professionnelle fondée en 2008 qui regroupe des art-thérapeutes de différentes disciplines. Elle a collaboré avec la GML (Gesellschaft fir Musiktherapie zu Lëtzebuerg, Société pour la thérapie musical à Luxembourg) afin de proposer une soirée d'ateliers permettant de découvrir ces disciplines pendant la semaine de la santé mentale (10–14 octobre). Les deux associations sont également en train d'unir activement leurs forces et de fusionner en une seule association avec une seule voix représentative. Le Lëtzebuerger Journal a participé à l'événement pour en savoir plus sur l'art-thérapie au Luxembourg, a discuté avec les thérapeutes ainsi qu'avec les participant∙e∙s et a même participé à certains des ateliers.
Le lâcher-prise par l'art
L'événement avait pour but de proposer des activités facilement accessibles, comme nous l’explique la musicothérapeute Isabelle Toussaint-Dartevelle, pour mettre en valeur les différents types d'art-thérapie. Par exemple, diverses émotions étaient projetées sur l'écran (colère, tristesse, anxiété, détente, peur, joie) et les participant∙e∙s étaient encouragé·e·s à les exprimer à l'aide d'instruments de musique. « Pour exprimer des sentiments par l'art-thérapie, il faut les transposer en musique. Pour que les gens puissent voir ce que c'est que de lâcher un bagage émotionnel, pendant cette semaine de la santé mentale », explique-t-elle. Isabelle Toussaint-Dartevelle a une longue expérience de musicothérapie. Elle a travaillé pour l'ancien Service de l'Education différenciée (aujourd'hui remplacé par le Centre pour enfants et jeunes présentant un trouble du spectre de l'autisme, CTSA) et travaille pour le projet « Mateneen » depuis six ans. Le projet, financé par l'Œuvre nationale de secours Grande Duchesse Charlotte et en collaboration avec la Croix-Rouge Luxembourgeoise, vise à faire profiter les demandeur∙euse∙s d'asile des bienfaits de la thérapie musicale.
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