La briseuse de tabous

Dans le premier article de cette série, nous avons osé poser un regard sur l'histoire de la sexualité au Luxembourg et expliqué quels types de sources différentes peuvent être examinés à la loupe lorsque les chercheur·se·s se mettent à la recherche du clitoris. Malgré la diversité des objets de recherche présentés, ni eux·elles ni les lecteur·rice·s n'ont trouvé quoi que ce soit à propos de ce sujet jusqu'à présent, car cet organe légendaire n'a pas encore fait son apparition dans le texte. Cela est prêt à changer dans les lignes qui suivent. Cette fois, ce ne sont pas plusieurs sources qui sont au premier plan, mais une source bien spécifique. Elle nous mène au lieu de désir familièrement appelé « clito ».

Pour rendre le processus de recherche compréhensible et tangible, il convient de commencer par l'arrière. Il s'agit de la face « arrière » du matériel lui-même, dont l'étude peut faire apparaître des résultats. Ce qui est à explorer, c'est l'émission Léift a Partnerschaft (en français : amour et relation) qui, il y a une quarantaine d'années, a apaisé et calmé certains esprits au Luxembourg, tout en en échauffant d'autres. À l'époque, l'éducation sexuelle à la radio n'était pas du goût de tout le monde, loin de là. À partir de mars 1979, le format a été diffusé toutes les deux semaines le dimanche soir sur RTL Radio Lëtzebuerg et a toujours été encadré par un·e collaborateur·rice de la station et deux expert·e·s. Au cours des 18 premiers mois d'existence, ces dernier·ère·s comprenaient d'une part la gynécologue et future présidente du Planning Familial (PF) Marie-Paule Molitor-Peffer. D'autre part, Nicolas Estgen, enseignant, membre du CSV et président de l'Action Familiale et Populaire (AFP), s'attardait derrière le micro. Les thèmes, comme le titre l’indique, devaient indiquer la direction dans laquelle les discussions entre le PF progressiste et l'AFP archi-catholique étaient censées aller. Cependant, les deux organisations optaient pour des bifurcations différentes dans la transmission des connaissances et les échanges d’idées ont plus d’une fois tourné à la collision frontale. Nous y reviendrons plus tard.