J’ai deux mots à vous rire - Murmures de murs pas mûrs

Par Claude Frisoni

Plus amoureux des ponts que des clôtures, notre chroniqueur s’inquiète de la nouvelle mode des murs et des barrières autour des pays.

C’était en 1989. Sans doute pour célébrer le Bicentenaire de la Grande Révolution, le tristement célèbre mur de Berlin était mis à terre. Tout le monde s’était légitimement réjoui de cet événement, qui allait passer à la postérité sous l’appellation contrôlée : la Chute du Mur. Cette fameuse chute du mur fut donc chantée et saluée dans le monde entier. Sur place, Rostropovitch avait improvisé un récital, gratuit – c’est dire si on baignait dans l’extraordinaire -, tandis que des milliers de personnes se battaient pour emporter un morceau de l’édifice détruit ou pour se faire photographier, un piolet à la main. Ceci avant l’invention des selfies, c’est dire si l’exercice était difficile. Durant des années, il était possible d’acheter un petit morceau de pierre ou de béton, garantis issus du mur, du vrai, de l’unique. Vu le nombre impressionnant de touristes ayant succombé à cette mode, tout heureux de rapporter de leur voyage un vrai bout du mur de Berlin, celui-ci devait mesurer plusieurs milliers de kilomètres de long sur trois ou quatre cents mètres de hauteur.

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