Électricité, gaz, essence : ce qui attend les ménages en 2025

Par Christian BlockMisch Pautsch Changer en allemand pour l'article original

En 2025, les consommateur·rice·s devront payer plus cher pour l'électricité et le gaz. Le gouvernement a certes pris des contre-mesures, mais l'opposition estime qu'elles ne vont pas assez loin. Sept questions, sept réponses.

Qu'est-ce qui change au 1er janvier 2025 en matière d'électricité, de gaz et autres ?

Plusieurs changements se conjuguent.

D'une part, le gouvernement met fin à certaines mesures, comme la prise en charge par l'État des coûts du réseau de gaz ou le plafonnement des prix du gaz. Ce dernier limitait la hausse du prix du gaz à 15% par rapport au niveau moyen de septembre 2022. La subvention de 15 centimes par litre pour le mazout et la réduction pour les pellets de bois disparaissent également. Ces mesures faisaient suite à un accord tripartite conclu en 2022 entre le gouvernement, les syndicats OGBL, LCGB et CGFP et la fédération d'entreprises UEL. L'accord poursuivait trois objectifs : limiter l'inflation, protéger les ménages et les entreprises contre un choc des prix et accélérer la transition énergétique.

Le plafonnement des prix de l'électricité décidé à l'époque sera maintenu jusqu'à fin 2025, mais réduit de moitié. En d'autres termes, les consommateur·rice·s verront probablement leur facture d'électricité augmenter de 30%. Le Parlement a adopté la loi correspondante le 4 décembre, le LSAP et déi Lénk ayant voté contre. Elle concerne les client·e·s finaux·ales dont la consommation est inférieure à 25.000 kWh par an, c'est-à-dire principalement les ménages et les petites entreprises.

Parallèlement, des modifications sont apportées au tarif d'utilisation du réseau électrique. À l'avenir, il sera moins basé sur la quantité d'énergie consommée (comme c'était le cas jusqu'à présent), mais davantage sur la puissance utilisée. La raison en est simple : en raison de l'électrification croissante d'un nombre toujours plus grand de domaines de la vie (chauffage, mobilité,…), il devient de plus en plus important de protéger le réseau contre les surcharges malgré le développement de l'infrastructure. Selon l'Institut luxembourgeois de régulation (ILR), le nouveau modèle tarifaire doit être conçu de manière "plus conforme au principe de causalité". À cet effet, les consommateur·rice·s seront classé·e·s en différentes catégories de puissance. Les consommateur·rice·s devraient trouver cette information sur leur facture à partir de janvier 2025.

Claude Rischette, l'un des sous-directeurs de l'ILR, a déclaré début décembre à la station de radio 100,7 qu'environ 93% des consommateur·rice·s tomberaient probablement dans la catégorie de puissance inférieure correspondant à 3 kW. Selon l'Agence pour le climat, "l'utilisation simultanée d'appareils électroménagers standard ne conduit que rarement à un dépassement de la valeur de référence de 3 kW". L'impact de cette composante devrait donc être faible.

Quel est l'impact pour les consommateur·rice·s ?

Selon les estimations du Statec, vous pouvez vous attendre à une augmentation de 17% de votre facture de gaz ou de 30% de votre facture d'électricité pour une consommation moyenne. Un ménage consommant 4.000 kWh d'électricité et 2.400 m³ de gaz devrait ainsi débourser environ 670 euros de plus par an.

Pour l'électricité uniquement : pour un ménage d'une personne consommant 1.500 kWh par an, la facture annuelle devrait être 100 euros plus élevée qu'auparavant (590 euros), contribution de l'État comprise. Pour une famille avec une consommation annuelle de 4.000 kWh, cela pourrait représenter une augmentation de 270 euros pour un total de 1.150 euros.

L'adaptation du tarif d'utilisation du réseau peut surtout entraîner "une augmentation modérée des coûts de réseau" pour les ménages équipés d'appareils à haute performance comme les voitures électriques ou un sauna, indique le ministère de l'Économie dans un communiqué. Selon les médias, de l'ordre de 150 euros par an. Sauf si vous évitez d'utiliser en même temps des appareils gourmands en énergie, ou si vous programmez la recharge de votre véhicule à une heure où le réseau électrique est peu sollicité.

Qu'est-ce que cela signifie pour la transition énergétique ?

Les représentants parlementaires de la majorité et de l'opposition ne sont pas d'accord sur ce point.

Conjuguée à la baisse des subventions pour les installations solaires et à la réduction des aides pour les voitures électriques, une partie de l'opposition craint que ces augmentations de tarif ne donnent un mauvais signal aux consommateur·rice·s qui envisagent d'acheter une voiture électrique ou une pompe à chaleur. L'argument avancée est que le gouvernement aurait pu maintenir la mesure jusqu'à la baisse des prix de l'énergie prévue à partir de 2026. Cela aurait finalement été mieux pour l'économie dans son ensemble, car l'inflation aurait été freinée, a par exemple estimé la députée verte Joëlle Welfring. Enfin, selon un reportage de RTL diffusé début décembre, il n'est pas exclu que deux tranches d'indexation soient dues l'année prochaine. Le directeur de la Chambre de commerce avait déjà mis en garde contre ce scénario, qui créerait des difficultés supplémentaires pour les entreprises. Dans ce cas, demandait-il, le gouvernement doit trouver des solutions avec les partenaires sociaux. Dans son rapport conjoncturel du 20 décembre, le Statec prévoit cependant une inflation de 2,1% pour 2025. Selon les prévisions, une prochaine indexation serait probable au deuxième trimestre 2025.

Pour le gouvernement, en revanche, la transition énergétique n'est pas menacée : "La transition vers la voiture électrique et la pompe à chaleur reste financièrement avantageuse par rapport aux solutions basées sur les énergies fossiles", a fait savoir le ministère de l'Économie début décembre. L'autorité étaye son affirmation par des exemples de calcul censés montrer que les maisons équipées de pompes à chaleur ont en fin de compte des coûts énergétiques moins élevés que les bâtiments chauffés au gaz ou au fioul. Une famille habitant un bâtiment existant équipé d'une pompe à chaleur paierait ainsi environ 600 à 700 euros de moins pour la nouvelle année que dans une maison chauffée au gaz (4.000 kWh d'électricité, 2.460 m³ de gaz) ou au fioul (4.000 kWh/2.755 litres), pour une consommation d'électricité de 13.000 kWh.

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