Éditorial - Une tragédie aux portes du Grand-Duché

Par Camille Frati

Même si le Luxembourg ne votait pas dimanche, il n'a rien manqué de la tragédie en quatre actes qui se joue à ses frontières côté français, d'où affluent chaque jour 123.000 travailleur·euse·s frontalier·ère·s et d'où proviennent 14,1% des résident·e·s.

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Premier acte : les élections européennes du 9 juin qui ont vu le Rassemblement national, ex-Front national en plus propre, emporter 31,3% des suffrages et 7,7 millions de voix, deux fois plus que la majorité présidentielle Renaissance (14,6%) et loin devant le timide réveil des sociaux-démocrates (13,8%). Un séisme politique que personne n'a eu le temps de digérer puisqu'une heure après la publication des résultats, le président Macron annonçait la dissolution de l'Assemblée nationale et la convocation d'élections anticipées.

Deuxième acte : une folle campagne électorale qui a condensé sur trois semaines les tractations et rapprochements habituellement menés en coulisses sur plusieurs mois. À gauche, un Nouveau front populaire formé en quelques jours, à droite une nouvelle implosion des Républicains dont le président a choisi une alliance avec le RN, au centre une majorité présidentielle qui n'en peut plus de son chef de file – au point qu'Emmanuel Macron était persona non grata sur les affiches électorales. Celui-ci a encore dramatisé l'enjeu des élections en mettant dos à dos RN et Nouveau front populaire et brandissant un risque de "guerre civile" si l'un des deux venait à l'emporter.

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