Éditorial : La cité judiciaire, une idée du passé ?

Par Camille FratiLex Kleren

Incapable de suivre l'accroissement de ses effectifs, la cité judiciaire semble vouée à disparaître à défaut de volonté politique en sa faveur.

Cet article est mis à ta disposition gratuitement. Si tu veux soutenir notre équipe et le journalisme de qualité, abonne-toi maintenant.

Rassembler tou·te·s les acteur·rice·s du monde judiciaire en un seul site, c'était l'ambition qui avait guidé les géniteur·rice·s de la cité judiciaire dans les années 1990. L'idée était autant de favoriser les contacts et le dialogue entre les différents corps, de la justice de paix au Parquet général en passant par la Cour supérieure de justice, que d'offrir aux justiciables un point de contact identifiable, reconnaissable et rassurant. Celui ou celle qui se présente à la justice de paix alors qu'il·elle est attendu·e au tribunal d'arrondissement n'a que quelques dizaines de mètres à parcourir pour se retrouver au bon endroit. La cité judiciaire, c'est le guichet unique de la justice perché au bord de la Ville-Haute.

Or la cité judiciaire se sentait déjà à l'étroit lors de son inauguration en 2008, et cela ne s'est pas arrangé au fil des années avec l'augmentation de son activité proportionnelle à celle de la population du Grand-Duché. Il faut davantage de magistrat·e·s, des référendaires pour épauler les juges – mais où les mettre ? Le Parquet général, chargé de la gestion des locaux de la justice, est devenu expert dans l'art de pousser les murs : scinder une salle de réunion pour y aménager trois bureaux, et bientôt des bureaux de deux personnes qui en accueilleront trois ou quatre. Surpopulation judiciaire. Le temps des astuces est révolu, la délocalisation a déjà commencé avec le Parquet européen, le service d'exécution des peines du Parquet général, bientôt la Cellule de renseignement financier, le casier judiciaire et les juges aux affaires familiales (Jaf). 

La suite de cet article est gratuite

Elle est disponible pour les utilisateur·rice·s abonné·e·s à la newsletter, qui est envoyée deux fois par semaine, et ayant un compte Journal.

As-tu déjà un compte ?

Connecte-toi