Le quartier qui se vide de sa substance

Depuis l'intérieur du premier étage d'une maison vide de la Cité de l'aéroport à Sandweiler, un ouvrier du bâtiment hisse une brique sur un rebord de fenêtre à moitié muré. Le rez-de-chaussée est déjà scellé, une grille métallique est posée devant la porte d'entrée. Un deuxième ouvrier coupe les prochaines briques devant la maison. À la fin du service, personne ne pourra plus entrer dans le bâtiment. La dernière chose que l'ouvrier verra à travers la fenêtre bientôt fermée est un abri de jardin en bois dans lequel quelqu'un a installé un dortoir provisoire.

Pendant près de dix ans, cette maison a été l'un des 14 logements sociaux de la Cité de l'aéroport, au nord de la commune de Sandweiler, gérés par l'Agence pour le logement social (AIS) et loués à des familles à faibles revenus. Cela représente exactement la moitié des 28 maisons du quartier. Or, le ministère des Finances, propriétaire des logements, a informé "de manière informelle" l'AIS qu'elle ne pourra pas accueillir de nouvelles personnes dans les logements lorsque les contrats actuels arriveront à échéance. "L'état des maisons – principalement en raison de l'humidité – fait qu'elles ne sont plus adaptées à un usage résidentiel. De plus, une maison a été endommagée par un incendie", indique le ministère comme raison en réponse à une demande du Journal. Une appréciation que conteste Gilles Hempel, directeur de l'AIS : les 14 logements qu'ils géraient "sont – ou étaient – en bon état, sinon nous n'y aurions logé personne."