Éditorial - Ce que nos politiques doivent enfin comprendre

Par Misch Pautsch Changer en allemand pour l'article original

La démocratie occidentale semble condamnée à perdre en ce moment. Trump est de retour, la coalition du feu tricolore (Allemagne) ont enfin éclaté officiellement après une longue dispute. Mais une défaite n'est une défaite que si l'on n'en tire pas les leçons. Alors : quelles leçons faut-il tirer maintenant ? Ouvrez la bouche, voici la pilule amère.

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Nous allons bientôt passer aux solutions, promis, mais avant – désolé – la claque : notre politique a besoin d'un reality check. Je ne suis pas sûr que les événements de ces derniers jours suffisent, car en cas de crise, le premier réflexe est toujours de s'accrocher à ce que l'on connaît. Cela ne suffira pas à l'avenir. Notre classe politique a pu se reposer si longtemps sur les succès factices des générations précédentes qu'elle a oublié quelle était sa véritable responsabilité : rien de moins que l'existence du monde libre. La cohésion sociale, la sécurité, l'approvisionnement en énergie, les retraites, la démocratie elle-même… tout semblait si solidement ancré et se dérobe désormais sous nos pieds.

Car les fondations sont depuis longtemps délabrées : un écart de richesse qui se creuse depuis des décennies, les combustibles fossiles à la base de notre approvisionnement énergétique, le changement climatique, les spirales de croissance au détriment des autres, les murs des retraites, les plans de sauvetage des banques et des entreprises qui réduisent leur personnel, mais versent des millions de dividendes et de bonus… Des impasses qui ont pourtant suffisamment enrichi notre société pour que nos politicien·ne·s puissent se permettre de les ignorer jusqu'à présent. Devant nous, il y avait toujours un dernier virage, un dernier angle mort qui leur permettait d'occulter encore un peu l'inévitable. Maintenant, la facture arrive et ils·elles doivent expliquer aux "petites gens" que les magouilles qui ont enrichi les riches et rendu les puissants forts se feront à leurs dépens – encore une fois. L'époque où les gens se sentaient "juste assez bien" est révolue. Les populistes ont arraché les pansements dorés des plaies béantes de la société. Mais ils·elles ne sont pas médecins. Que doivent donc enfin reconnaître les politicien·ne·s qui veulent vraiment aider, afin que le·la patient·e ne se vide pas de son sang ?

Premièrement : le populisme gagne. Point final. Pas chez tou·te·s, mais chez suffisamment. Vous ne pouvez pas ignorer cette partie de la société. Les gens veulent des solutions concrètes et tangibles à leurs problèmes concrets et tangibles. Personne ne peut les en blâmer, la vie est suffisamment difficile. C'est un truisme de dire qu'il n'y a pas de solutions simples aux problèmes compliqués. Au lieu de considérer cela comme un obstacle insurmontable, cela doit devenir une ligne directrice pour la communication : si vous devez expliquer en quoi votre politique est bonne, vous avez perdu. Si vous devez étayer une déclaration par des statistiques, vous avez perdu. Si vous devez démontrer quelque chose, vous avez perdu. K.I.S.S. : Keep it simple, stupid. Derrière les projets, il peut y avoir autant de finesse que vous voulez. Mais pour le public, il doit être clair au premier coup d'œil : ceci va directement améliorer ma vie. Lorsque les élections deviennent un test de connaissances sur les complexités de la législature, les réponses simples gagnent. Toujours.

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