Des coalitions et des réformes

Par Camille FratiLex KlerenEric EngelMisch Pautsch

Au Grand-Duché l'art de la coalition se pratique sans discontinuer depuis la Deuxième guerre mondiale, avec des hauts et des bas. Retour sur les grandes réformes qui ont façonné le Luxembourg sous l’impulsion de diverses coalitions avec trois acteur·rice·s des principaux partis qui y ont contribué ces dernières décennies – Colette Flesch (DP), Marc Spautz (CSV) et Alex Bodry (LSAP).

La première partie de cet article est à retrouver sous ce lien.

L’enjeu d’une coalition issue des urnes reste évidemment de savoir qui gagnera le privilège de former et de mener le gouvernement. Le parti ayant récolté le plus de suffrages est censé prendre la tête du gouvernement et s’arroger les portefeuilles les plus déterminants – en particulier celui des Finances. Être aux manettes, c’est piloter le pays et choisir le cap à suivre pour son avenir. Cela peut sembler une évidence mais au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, lorsque le gouvernement était à peine rentré d’exil, tout était à construire pour le gouvernement d’union nationale. Et rien ne laissait deviner la profondeur de la construction européenne ni le poids de la place financière dans l’économie luxembourgeoise.

Pressées par un électorat très ouvrier et des syndicats puissants, les coalitions d’après-guerre ont débloqué un certain nombre de prestations sociales, de l’indexation des salaires (1944) et des pensions (1947) à la généralisation des allocations familiales à tou·te·s les salarié·e·s en passant par l’allocation de naissance et l’extension de l’assurance maladie. Reconstruction du pays, aménagement des infrastructures modernes comme le barrage d’Esch-sur-Sûre ou l’électrification du rail, diversification de l’industrie à travers l’arrivée de géants américains comme DuPont De Nemours et Monsanto remodèlent l’économie luxembourgeoise. Dans les années 1960, c’est le Pont rouge et le quartier européen du Kirchberg qui sort de terre, bâtiment après bâtiment, en commençant par le Palais de la Cour européenne de justice (aujourd’hui Cour de justice de l’Union européenne), encore bien isolé au bord de la future avenue John F. Kennedy.

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