Comment le Covid-19 a bouleversé le marché du travail

« Marchés du travail post-Covid : devenons-nous plus verts et plus inclusifs ? » C’était l’ambitieuse question posée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) aux panelistes d’une conférence organisée en juillet dernier. Autour de la table : des représentant·e·s des ministères en charge de l’emploi et/ou des affaires sociales venus du Royaume-Uni, d’Espagne, des Pays-Bas, des États-Unis et enfin du Brésil. Si le secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, pensait plutôt aux métiers liés à la transition écologique et à l’impact majeur que celle-ci aurait sur des emplois rendus obsolètes – notamment dans la production de carburants à partir des énergies fossiles –, les interventions des panelistes ont davantage mis en avant une certaine remise en question de l’action étatique en matière d’emploi et d’encadrement du marché du travail.

« Après la crise du Covid-19, nous avons analysé comment insérer les personnes qui n’ont pas les mêmes chances que les autres », indique ainsi Karien Van Gennip, du ministère des Affaires sociales et de l’Emploi aux Pays-Bas. « Aux Pays-Bas, nous comptons plus d’un million d’indépendants et nous en sommes arrivés à l’idée de rendre les contrats flexibles moins flexibles et les contrats permanents moins permanents. Nous sommes à un moment charnière marqué par de la croissance et peu de chômage – il s’agit d’une véritable opportunité de faire bouger les gens. Nous apprenons de chaque crise passée. Pour aller de l’avant, il faut commencer par une vision partagée de la société que vous souhaitez et c’est ce que nous faisons avec une grande réforme que nous sommes en train de négocier avec les syndicats. »