Ce que la forêt vaut pour nous

Par Christian BlockLex Kleren Changer en allemand pour l'article original

Face à la crise climatique, pouvons–nous encore nous permettre de sacrifier des écosystèmes forestiers pour des projets de construction ? Le système de compensation des atteintes à la nature introduit en 2018 a ses points forts, mais il se heurte aussi à des limites.

Frank Wolff tient une impression grand format au-dessus de la console centrale de sa voiture électrique. La photo aérienne montre de nombreuses surfaces brunes sur les pentes autour du Nogemerhaff. Une image du passé, lorsque la ferme située dans la commune de Redange/Attert fonctionnait encore principalement comme exploitation laitière et que le maïs poussait dans les champs. Aujourd'hui, quiconque se rend dans l'ouest du pays est accueilli par des bovins Angus dans les pâturages et voit des pruniers, des pommiers ou encore des cerisiers. Les champs ont été transformés en prairies et pâturages extensifs, où les fleurs locales s'épanouissent au début de l'été.

Nogemerhaff est également le nom du premier projet de compensation de l'Administration de la nature et des forêts (ANF), qui est en grande partie achevé, même s'il reste encore quelques années avant la première récolte d'arbres fruitiers. Il s'agit en même temps d'un projet phare pour l'ANF, comme on le constate assez rapidement lors de la visite sur place. Et ce, à trois égards.

Sur une surface d'environ 50 hectares achetés par l'État, l'Administration de la nature a mis en œuvre son premier grand projet de compensation pour des projets de construction et d'infrastructure. « Depuis l'entrée en vigueur de la loi réformée sur la protection de la nature et des ressources naturelles en septembre 2018, il y a eu des destructions d'éléments naturels à hauteur de 19 millions d'écopoints. Ce n'est qu'avec ce projet que l'on peut dire que l'on compense en fait plus d'un quart de ce qui a été produit pendant cette période », explique Frank Wolff, l'un des deux directeurs adjoints de l'administration. Autour du Nogemerhaff, les visiteurs·euses peuvent voir, à titre d'exemple, presque toute la gamme de mesures dont dispose le gestionnaire national du pool de terres. En remontant la route du Nogemerbierg, on voit sur la gauche des arbres et des haies nouvellement plantés. Plus loin encore, en remontant la pente, on passe devant un pré fruitier et une allée de poiriers en pleine croissance, puis les prairies renaturées. En bas, dans la vallée, deux étangs ont permis de restaurer une zone humide dans laquelle, espère M. Wolff, un affluent du « Fräsbech » (un ruisseau) pourrait peut-être se déverser à l'avenir en retrouvant son lit d'origine.

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