J’ai deux mots à vous rire - Au doigt mais pas à l’oeil

Par Claude Frisoni

Privé de 1er-Mai luxembourgeois pour cause d’éloignement, notre chroniqueur a néanmoins mis le doigt sur un problème digital.

Je me garderai bien de me mêler d’une affaire typiquement luxembourgo-luxembourgeoise en ramenant ma fraise sur cette histoire de report de l’indexation des salaires. À vrai dire, je n’y ai pas compris grand-chose. Les futures indexations n’auront pas lieu mais seront « surcompensées ». Pourquoi les avoir reportées, alors ? Si c’était pour les « surcompenser » ? J’ai appris pas mal de choses, à l’occasion de cette tragédie locale. D’abord que le verbe surcompenser existe vraiment, ce dont j’avoue ne m’être jamais douté. Ensuite que l’indexation a été inventée en 1921 et qu’elle reposait alors sur l’observation de l’augmentation de 19 produits parmi lesquels le beurre, l’huile, le sel et le pain. Pas de smartphones, de sextoys, ni de crème à l’acide hyaluronique dans le panier de l’époque. Juste des produits de base. Le panier sur lequel travaillent les experts du Statec de nos jours pour établir le taux d’inflation, est composé de 8.000 produits.

8.000 … Je n’ose pas imaginer l’invraisemblable liste à la Prévert que doivent analyser nos statisticiens préférés. Chaque mois, ils arpentent les travées des magasins, interrogent les artisans, scrutent les étiquettes et font remonter quelques 60.000 prix ! Ceux des produits de base, ça va de soi mais aussi ceux de tas de trucs invraisemblables et aussi évidemment des frais de logement. Enfin, pas tout à fait. Car si les loyers sont pris en considération en tant que frais de consommation, les remboursements d’emprunt pour l’acquisition d’un logement ne le sont pas car il sont considérés comme un investissement. Quand on achète son appartement, ça n’est pas pour y habiter mais pour faire un investissement.

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