Au Luxembourg, les partis politiques vivent principalement d’argent public. Un fonctionnement a priori transparent qui doit naviguer entre défense du pluralisme et représentativité des électeur·rice·s. Explications.
De quoi vivent les partis politiques au Luxembourg ? Loin des grands raouts à l’américaine, la campagne électorale luxembourgeoise se fait plutôt sur le terrain avec des politiques connu·e·s du grand public, et des nouveaux·elles venu·e·s qui espèrent pouvoir faire leurs preuves. Si toutes les informations sont facilement accessibles en ligne, il est fort probable que les citoyen·ne·s ne s’amusent pas à aller voir les comptes de tous les partis politiques de la place. C’est la Cour des comptes, organe public indépendant, qui a la charge de veiller à ce que les partis restent dans les clous financiers. Avec des centaines de milliers d’euros de budget, parfois des dizaines de collaborateur·rice·s et d’élu·e·s, les partis font office de grosses PME.
Ce dont on ne se rend pas toujours bien compte, c’est que les partis politiques au Luxembourg bénéficient d’un financement public à hauteur d’un maximum de 80% des recettes globales de la structure centrale d’un parti politique. De base, les partis se voient octroyer 165.000 euros, s’ils respectent un quota de parité avec au moins 40% de femmes sur leurs listes. Le financement est alors dégressif si cette règle n’est pas respectée, les partis peuvent perdre ainsi jusqu’à 90% de leur dotation si un seul sexe est représenté sur leur liste. Les têtes de liste en duo ne sont par contre pas du fait de la loi, mais juste une tradition au Luxembourg. C’est pourquoi selon les partis, c’est un duo homme-femme ou homme-homme (pas encore deux femmes…) qui figure actuellement sur les affiches de la campagne. Les partis doivent également se présenter dans toutes les circonscriptions du pays aux élections législatives, et obtenir au moins 2% des suffrages aux élections européennes.
Au-delà du financement "de base" qui est forfaitaire, les partis sont récompensés des bons résultats aux élections : "À chaque point de pourcent engrangé au-delà d’un minimum de 2% des suffrages au niveau national, cela équivaut à une prime de 17.600 euros, une prime qui bénéficie également de l’index, comme les salaires. Même chose pour les élections européennes. Cela encourage le pluralisme politique, c’est l’objectif affiché. Pour les petits partis en revanche, les montants sont de fait plus réduits ", explique Kim Nommesch, coordinatrice au Zentrum fir politesch Bildung.
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