J’ignore l’effet magique de la rime sur la précision de la prévision (et non pas la prévision de la précision) mais elle apparaît comme une base constante des plus célèbres dictons. Même quand la rime est risquée.
Le grand avantage des aléas météorologiques, c’est qu’ils offrent un sujet de conversation. Un autre sujet de conversation. Et c’est une aubaine par les temps qui courent. C’est amusant, cette expression: « les temps qui courent ». Alors qu’en principe, l’étang c’est de l’eau stagnante. Mais ne plus avoir comme unique sujet de conversation ce qui depuis des mois occupe 90% du temps médiatique (sauf dans le Journal, merci), ça permet de retarder son inscription au championnat du monde de suicide. Donc, grâce au subit refroidissement, on peut enfin revenir à une saine tradition, parler de la pluie et du beau temps. Enfin, en l’occurrence, de la neige et du mauvais temps.
Les derniers messages envoyés par nos proches ne parlent plus du nombre de lits occupés ou de la dernière mesure baroque adoptée, mais de la neige qui tombait à Luxembourg, Nancy, Wasserbillig, Thionville, Ettelbruck ou Tenerife. Sauf Tenerife. Ces messages n’évoquent pas la hausse de je ne sais quelle incidence mais la baisse brutale des températures. Plus de trente degrés en quelques jours, paraît-il. On en parle, on les commente, on les compare à je ne sais quel épisode lointain, on s’en désole, on s’en console… Ça occupe. Et ça permet de penser à autre chose. Ceux qui s’en plaignent ont simplement oublié une règle d’or, une consigne inscrite dans le marbre, un principe intangible, énoncé par le fameux proverbe: « En avril, ne te découvre pas d’un fil ». Et voilà, on oublie les enseignements des anciens et on se retrouve transi, en string, à attendre la réouverture des terrasses, sous une terrible averse de neige. « Le proverbe, c’est la sagesse du peuple » dit… un proverbe italien.
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J'ai deux mots à vous rire - Printemps de cochon
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