En ces temps troublés où le pouvoir d’achat fait plus parler de lui que l’achat du pouvoir, notre chroniqueur s’est intéressé aux différences entre la richesse et la pauvreté.
La richesse et la pauvreté ont des tas de points communs. Elles sont souvent, l’une comme l’autre, héréditaires. Elles sont presque toujours contagieuses. Elles sont, au final, toujours mortelles. Plus rapidement pour la pauvreté, qu’on devrait pouvoir quitter sans regrets, plus douloureusement pour la richesse, qu’il est difficile d’abandonner. Les pauvres ne sont, la plupart du temps, pas pauvres par leur faute, mais la majorité des riches n’ont rien fait non plus de spécial pour devenir riches. Quelques différences cependant : la richesse se nourrit souvent de la pauvreté alors que la pauvreté ne nourrit pas son homme. Aucun chameau n’est jamais passé par le chas d’une aiguille mais des tas de requins sont censés être entrés au royaume des cieux. Il est aussi rare qu’un pauvre devienne riche, qu’il est inhabituel et incongru qu’un riche devienne pauvre.
Si on croise un riche avec une pauvre, on obtient un conte de fées. Si on croise une riche avec un pauvre, on obtient un scandale. Si on croise un riche tout court, c’est qu’on s’est perdu dans un quartier moche, triste et prétentieux. Si on prend tout son argent à un pauvre, il reste pauvre. Si on prend tout son argent à un riche, il cesse d’être riche. C’est beaucoup plus dur pour lui. Les pauvres ont des besoins, les riches des envies. Les pauvres auraient bien besoin d’avoir des envies. Mais les riches n’ont aucune envie d’avoir des besoins. De nos jours, avec le retour de l’inflation, le risque de pauvreté augmente. Alors, les pauvres crient : « Halte à la hausse des prix », ce à quoi les riches répondent « Halte à la hausse d’esprit ».
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